par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration du Club Méditerranée devrait, sauf surprise, donner son feu vert lundi à l'OPA améliorée de Fosun présentée comme amicale par le groupe de loisirs et soutenue par son management.
"Il est très probable que le conseil approuve la nouvelle offre", commente une source proche du dossier.
Le conseil avait déjà favorablement accueilli la deuxième offre déposée le 12 septembre par Gallion Invest II, véhicule d'investissement majoritairement contrôlé par Fosun, estimant qu'elle alliait "augmentation de valeur pour l'actionnaire et volonté de poursuivre et renforcer la stratégie actuelle du Club Méditerranée".
Le conglomérat chinois est revenu dans la course avec une offre de 22 euros par action, contrant celle à 21 euros de l'homme d'affaires italien Andrea Bonomi.
Avant le conseil d'administration, le comité d'entreprise du Club Med se réunira dans la matinée pour rendre son avis - purement consultatif - sur la nouvelle offre qui, si elle aboutissait, verrait le groupe de loisirs passer sous pavillon chinois.
Dans un courrier adressé fin septembre au PDG du groupe Henri Giscard d'Estaing, le syndicat Unsa a fait part de ses critiques sur la stratégie prônée par Fosun, visant à développer le Club Med dans les pays émergents à forte croissance, principalement la Chine.
Estimant que "l'ancrage européen ne peut plus être garanti avec un actionnariat français à minima", le syndicat a exprimé "l'inquiétude des salariés quant à leur devenir et à celui du Club dont l'avenir ne sera plus européen mais ouvertement chinois".
Andrea Bonomi, s'est lui aussi manifesté auprès du conseil du Club. Après avoir demandé des données financières actualisées auxquelles il n'aurait pas eu accès, l'homme d'affaires a estimé, dans une lettre datée du 3 octobre, que les termes du financement de Gallion II pourraient "accentuer la pression sur le Club Méditerranée avec le risque identifié par les salariés de rationalisation de l'activité, ce qui comporterait des conséquences sociales négatives pour les salariés du siège et des villages".
Le financier y a également réitéré ses critiques envers une stratégie de développement "sans aucun engagement envers le marché français ou européen", lui qui assure vouloir préserver "la France et l'Europe comme un actif essentiel du Club".
Le marché parie quant à lui sur une poursuite de la bataille et une nouvelle surenchère, le titre Club Méditerranée s'échangeant, depuis la dernière offre de Fosun, nettement au-dessus des 22 euros proposés.
Au 30 septembre, le hedge fund Boussard et Gavaudan était d'ailleurs monté à 4,8% du capital du Club. Fosun en contrôlait 18,3% et Strategic Holdings, le fonds d'Andrea Bonomi, 9,90%.
La valeur a clôturé vendredi à 22,50 euros.
(Edité par Wilfrid Exbrayat)