La Commission européenne a autorisé lundi l'acquisition du fournisseur américain de logiciels et de solutions de stockage de données EMC par sa compatriote, la société informatique Dell.
Cet achat, pour 67 milliards de dollars (environ 61 milliards d'euros) avait été annoncé en octobre dernier. Il devrait permettre à Dell d'accélérer sa mutation dans un paysage de l'informatique bousculé par le mobile et le "cloud" (stockage de données à distance, sur des serveurs).
La Commissaire européenne chargée de la politique de la concurrence, Margrethe Vestager, s'est félicitée d'avoir été en mesure d'autoriser l'acquisition d'EMC par Dell "dans un délai court", compte tenu de l'importance stratégique du secteur du stockage de données, "tout en évitant les désagréments pour les clients".
La Commission a constaté que le nouveau groupe fusionné disposait d'une part de marché modeste dans le secteur des systèmes de stockage externe pour entreprises et jugé par conséquent que l'augmentation de sa part de marché serait "minime".
Elle a également observé que la nouvelle entité resterait confrontée à une forte concurrence de la part d'acteurs bien établis, tels que Hitachi, HP, IBM (N:IBM), NetApp, ainsi que de nouveaux arrivants.
La Commission européene, gendarme de la concurrence en Europe, devait donner son accord à cette opération parce que ces deux entreprises américaines sont aussi présentes en Europe, où elles ont de nombreux clients.
C'est la plus grosse fusion de l'histoire du secteur des technologies, selon le cabinet Dealogic. Elle va permettre à Dell, troisième fabricant mondial de PC, d'achever sa mue d'un groupe tourné au départ vers les consommateurs à une société dont la principale cible est désormais les grandes entreprises.
Fondé en 1984 par Michael Dell, le groupe texan souffre beaucoup du succès des smartphones et des tablettes, qui ont pris une place importante au sein des ménages, reléguant le PC en arrière-plan.
Grâce à EMC, Dell va muscler son offensive dans le stockage et la gestion des données pour les entreprises et pouvoir rivaliser avec les mastodontes IBM, HP et Cisco.