La banque BMPS, dont le principal actionnaire est désormais l'Etat italien, dévissait de quasiment 10% jeudi à la Bourse de Milan, alors que la Ligue et le Mouvement 5 étoiles envisagent de "redéfinir sa mission" s'ils parviennent à former un gouvernement.
Vers 14H30 GMT, le titre, un temps suspendu en raison de sa dégringolade, perdait 9,88% à 2,89 euros, dans un marché en recul de 0,15%. Pendant une dizaine de minutes, il a cédé plus de 10%.
L'ensemble du secteur bancaire était d'ailleurs en berne alors que les populistes italiens sont entrés jeudi dans la dernière ligne droite avant la possible formation du premier gouvernement antisystème dans un pays fondateur de l'Union européenne.
Ubi Banca perdait 4,58% à 4,061 euros, UniCredit 2,29% à 16,608 euros, Mediobanca (MI:MDBI) 1,82% à 9,386 euros et Intesa Sanpaolo (MI:ISP) 1,42% à 3,056 euros.
"Concernant la banque Monte dei Paschi, l'Etat actionnaire doit procéder à la redéfinition de la mission et des objectifs de l'institut de crédit dans une optique de service", peut-on lire, sans autre précision, dans l'ébauche de contrat entre le M5S (antisystème) et la Ligue (extrême droite).
D'après un analyste cité par l'agence d'informations économiques Radiocor, les quatre piliers du plan de restructuration de la banque (focus sur la banque commerciale, modèle opérationnel revu avec attention à l'efficacité, nette amélioration de la gestion du risque du crédit et renforcement du capital) pourraient ne plus bénéficier du soutien de l'éventuel nouveau gouvernement.
BMPS, qui avait annoncé vendredi avoir renoué avec les bénéfices au premier trimestre, avait pourtant vu son titre reprendre de la vigueur.
Plus vieille banque du monde, la Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS) a bénéficié d'une "recapitalisation préventive" l'an passé, alors qu'elle était considérée comme le maillon faible du système bancaire italien.
Son premier actionnaire est désormais l'Etat italien qui contrôle 68,2% de son capital.
Afin de renouer avec les bénéfices, après des années de pertes, elle est engagée dans une vaste restructuration, devant se traduire par des suppressions d'emplois, des fermetures d'agences et la cession de 28,6 milliards d'euros de créances douteuses brutes d'ici à 2021, alors que son stock la fragilise durement.