La Bourse de Paris se repliait jeudi à la mi-journée (-0,59%), dans un marché attentif aux communications des banques centrales avant la conclusion d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE).
A 11H48 (09H48 GMT), l'indice CAC 40 perdait 26,03 points à 4.353,73 points, dans un volume d'échanges de 800 millions d'euros. La veille, le marché parisien avait progressé de 1,15%.
La cote parisienne a faibli après des propos du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, tenus à la radio britannique sur BBC4, qui a exclu le besoin et la possibilité d'un hélicoptère monétaire, à savoir une distribution directe d'argent aux ménages par la banque centrale.
Ces commentaires "vont décevoir" les investisseurs qui espéraient de nouvelles mesures lors de la réunion de la BoJ la semaine prochaine, souligne Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, précisant que l'hélicoptère monétaire est "l'un des derniers outils" possibles pour relancer l'inflation.
Les investisseurs sont sensibles aux moindres interventions de membres de banques centrales, dans un contexte où ils comptent particulièrement sur leur soutien.
Le point d'orgue de la séance devrait être la conférence de presse du président de la BCE Mario Draghi dans l'après-midi, dans la foulée de la réunion.
"Mario Draghi devrait entretenir" la conviction "que les banques centrales vont poursuivre leur action", estiment dans une note les gérants de Barclays (LON:BARC) Bourse, cela "en laissant la porte ouverte à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire d'ici la fin de l'année".
"A cette occasion, il est probable qu’il soit interrogé sur la santé des banques italiennes étant donné que les tests de résistance menés par l'institution vont être dévoilés d'ici peu", anticipent les analystes de Saxo Banque, qui soulignent par ailleurs que "le Brexit sera, sans surprise, l'autre sujet principal du jour".
La BCE devrait réaffirmer sa détermination à agir davantage si nécessaire pour soutenir l'économie de la zone euro, sans aller plus loin faute de visibilité sur les conséquences du vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Dans ce contexte, les investisseurs suivent de près les indicateurs britanniques: les ventes au détail ont reculé de 0,9% en juin sur un mois, en volume comme en valeur.
A l'agenda macroéconomique figurent également aux Etats-Unis l'activité industrielle dans la région de Philadelphie pour juillet, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage et l'indicateur composite de l'activité économique de juin du Conference Board.
La cote parisienne était en outre animée par les publications de résultats d'entreprises qui s'intensifient.
Du côté des valeurs, Publicis gagnait 4,05% à 66,82 euros dans la foulée d'un bénéfice net en progression de 5% à 381 millions d'euros au premier semestre après un deuxième trimestre meilleur qu'attendu.
Vallourec (PA:VLLP) grimpait de 5,02% à 3,41 euros. Le fabricant français de tubes sans soudure est entré en négociations exclusives avec le français Ascometal pour la cession de 60% de l'aciérie de Saint-Saulve (Nord) et la reprise de ses 320 salariés hautement qualifiés.
Air France-KLM reculait en revanche de 3,93% à 5,35 euros, dans le sillage d'un chiffre d'affaires en recul d'Easyjet et d'un avertissement sur résultats du groupe aérien allemand Lufthansa (DE:LHAG).
Korian (PA:KORI) progressait de 5,58% à 31,32 euros, porté par un chiffre d'affaires en hausse de 16,4%, tiré par la bonne tenue de ses activités en France et par sa croissance à l'international.
Hermès prenait 3,33% à 365,90 euros, bénéficiant d'une progression de 6,2% de ses ventes à 1,249 milliard d'euros.