PARIS (Reuters) - La vaccination contre le COVID-19 en France sera ouverte aux 12-18 ans à compter du 15 juin, a déclaré mercredi le président Emmanuel Macron lors d'un déplacement dans le Lot, après que la Haute autorité de santé (HAS) a donné au gouvernement son feu vert pour la vaccination des adolescents.
Cette annonce intervient alors que l'Agence européenne des médicaments (AEM) a approuvé vendredi dernier l'élargissement aux jeunes âgés de 12 à 15 ans de l'utilisation du vaccin contre le COVID-19 développé par le laboratoire américain Pfizer (NYSE:PFE) avec BioNTech. Ce vaccin, dont le nom commercial est Comirnaty, était jusque-là réservé aux plus de 16 ans en Europe.
"Nous tiendrons les objectifs (de vaccination)", a déclaré le chef de l'Etat. "Le 15 juin, nous franchirons la barre des 30 millions de vaccinés et c'est pourquoi nous avons décidé, ce (mercredi) matin, à partir du 15 juin, de commencer à ouvrir la vaccination pour les adolescents, les plus jeunes, et de permettre aux 12-18 ans d'aller se faire vacciner", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron a ajouté que les conditions d'organisation, sanitaires et éthiques, de consentement des parents notamment, seraient précisées dans les prochains jours par les autorités compétentes.
Invité mercredi du journal de 20-Heures de TF1 (PA:TFFP), le ministre de la Santé a confirmé que le gouvernement avait "tous les feux verts" des autorités sanitaires française et européenne pour procéder à la vaccination des adolescents.
Olivier Véran a indiqué que le vaccin Pfizer serait utilisé et que les adolescents devront se rendre en centre de vaccination et disposer d'une autorisation familiale.
A la question de savoir si l'accès à l'école dépendrait de la vaccination, il a répondu par la négative.
En dehors du vaccin développé par Pfizer avec BioNTech, les trois autres vaccins autorisés en Europe sont à l'heure actuelle réservés aux adultes.
Moderna, qui propose un vaccin à ARN messager, comme Pfizer et BioNTech, a fait état fin mai de résultats encourageants de son vaccin chez les adolescents de 12 à 18 ans. Elle devrait prochainement soumettre ces données aux autorités sanitaires américaines en vue d'un élargissement de l'autorisation de mise sur le marché.
Les vaccins d'AstraZeneca (LON:AZN) et de Janssen, filiale de Johnson & Johnson (NYSE:JNJ), sont quant à eux réservés aux plus de 55 ans en France.
Selon Emmanuel Macron, 50% des Françaises et Français avaient reçu à la date de mercredi une première injection de vaccin. L'accélération de la campagne vaccinale permet donc d'envisager l'été avec un certain optimisme, a souligné le président de la République.
"Les vacances seront possibles cet été", a-t-il dit, engageant ses compatriotes à prendre leurs réservations, de préférence en France: "En 2021, les vacances, c'est en France."
Interrogé sur l'éventuelle levée du port du masque obligatoire, Emmanuel Macron a cependant ajouté qu'il fallait "rester collectivement très vigilant dans les prochaines semaines et ne pas aller trop vite" face à l'épidémie, alors que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué mercredi à l'issue du conseil des ministres des "signaux d'alerte", notamment en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
"La perspective dans laquelle on vit tous c'est qu'on puisse progressivement enlever le masque dans les lieux ouverts. Ça sera de manière différenciée sur le territoire. Au niveau national, il faudra attendre encore un peu", jusqu'à la fin juin probablement, a déclaré Emmanuel Macron.
(Bertrand Boucey, Myriam Rivet et Jean Terzian, édité par Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)