PARIS (Reuters) - L'action EDF (EPA:EDF) s'adjuge mardi plus de 6% à la Bourse de Paris après des informations de Reuters selon lesquelles le gouvernement français devrait débourser plus de 8 milliards d'euros pour nationaliser l'énergéticien français.
Des sources au fait du dossier ont indiqué à Reuters que le gouvernement souhaitait lancer une offre publique d'achat sur EDF et en parachever la prise de contrôle totale cet automne.
Pour les analystes de JP Morgan, le coût de l'opération suggère que l'Etat français, qui détient près de 84% d'EDF, pourrait lancer une offre à un prix compris entre 10,2 et 12,7 euros par action EDF ou représentant une prime pouvant aller jusqu'à 32% par rapport au cours de clôture de lundi, en ligne avec leur estimation d'une offre à près de 12 euros par titre.
A Paris, le titre EDF s'échangeait mardi à 10,275 euros (+6,4767%) à 11h10 et signe du coup la meilleure performance de l'indice SBF 120 en repli de 0,30% au même moment.
"Le temps presse pour le gouvernement compte tenu de la crise énergétique actuelle", soulignent les analystes de JP Morgan dans une note.
Ils relèvent en outre que la France est confrontée à des problèmes d'approvisionnement en électricité compte tenu d'un niveau exceptionnel d'arrêts ou de prolongations d'arrêts au sein du parc nucléaire d'EDF, qui pourrait faire chuter la production à son plus bas niveau depuis plus de trois décennies.
Une source au fait du dossier a indiqué à Reuters que racheter les quelque 16% qu'il ne détient pas pourrait coûter à l'Etat français près de 10 milliards d'euros en tenant compte des obligations convertibles en circulation et d'une prime par rapport au prix actuel de l'action.
La semaine dernière, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé que l'Etat projetait de détenir 100% d'EDF afin de lui permettre d'engager de grands chantiers, comme le renouvellement du parc nucléaire national.
Depuis le début de l'année, l'action EDF a gagné près de 3,40% après avoir perdu environ 20% en 2021.
(Reportage Mathieu Rosemain et Pamela Barbaglia, rédigé par Silvia Aloisi, version française Matthieu Protard, édité par Kate Entringer)