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Le marché de la dette émergente aborde une période délicate

Publié le 14/03/2016 11:18
© Reuters.  Le marché de la dette émergente aborde une période délicate
STAN
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par Karin Strohecker

LONDRES (Reuters) - Les signes récents de stabilisation des marchés émergents pourraient n'être qu'un épisode de calme avant la tempête car près de 1.600 milliards de dollars de dettes arriveront à échéance dans ces pays dans les cinq ans à venir, un mur qui pourrait être dur à franchir.

Le poids du service de la dette, qui augmentera de plus de 100 milliards de dollars d'ici 2020 par rapport à son niveau de 2015, résulte de la forte augmentation des emprunts liée à la crise financière de 2008.

De l'Afrique à l'Asie en passant par la Turquie, les emprunteurs publics et privés des pays émergents ont nettement accru leur endettement au cours de cette période en profitant des taux quasi-nuls pratiqués par les banques centrales, qui ont poussé les investisseurs à rechercher des rendements plus attrayants.

La dette d'entreprise ("corporate") représente plus des trois quarts des échéances à venir d'ici 2020 selon les données d'ICBC Standard Bank. Et si jusqu'à présent, le calendrier relativement léger des échéances et la faiblesse des taux a permis de limiter les défauts, la situation pourrait se compliquer avec la chute des cours des matières premières, la remontée des taux américains et, surtout, l'augmentation marquée des échéances.

"Le mur ne peut pas être ignoré, et pour deux raisons", explique Bhanu Baweja, responsable de la recherche sur les marchés émergents chez UBS. "D'abord parce que l'endettement est déjà très élevé, et précisément dans les secteurs qui risquent de connaître des difficultés, la finance et l'énergie, ensuite parce que les marchés mondiaux sont moins généreux qu'auparavant."

Une opinion partagée en grande partie par Brigitte Posch, responsable du marché de la dette corporate des marchés émergents chez Babson Capital Management.

"Pétrole et gaz sont l'un des secteurs sous pression au regard des fondamentaux", dit-elle, ajoutant que certains émetteurs privés manquant de la taille critique pourraient être contraints de restructurer leur dette mais que les plus gros problèmes pourraient concerner des entreprises publiques ou semi-publiques.

LA CHASSE AU RENDEMENT À TOUT PRIX EST FINIE

Ces émetteurs "quasi-souverains", comme la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras ou la mexicaine Pemex, représentent plus de 80% des obligations du secteur qui arriveront à échéance dans les quatre prochaines années, précise-t-elle. Leurs difficultés pourraient donc rejaillir sur les Etats concernés si ceux-ci sont obligés de leur venir en aide.

La concurrence entre émetteurs potentiels s'intensifie déjà, ce qui se traduit par une multiplication des "roadshows", les présentations aux investisseurs, à Londres et New York.

Malgré tout, la plupart des investisseurs écartent le danger d'une envolée des défauts, notamment si le dollar américain, après 22% de hausse en deux ans, se stabilise enfin. Les taux restant globalement bas, les investisseurs devraient rester attirés par les rendements des obligations émergentes, ajoutent-ils.

"Je ne pense pas que la détérioration ira encore très loin, notamment si l'on part de l'idée que la sur-réaction du dollar est terminée, les intérêts dus seront gérables pour les entreprises", estime Sergio Trigo Paz, responsable de la dette émergente chez BlackRock.

Le rendement de la dette américaine à dix ans, principale référence pour la majeure partie des émissions émergentes, est toujours inférieur à 2%.

"Avec de tels niveaux de rendement, je ne vois pas de gros problème de refinancement (...), les taux de défaut devraient rester faibles", dit Steve Ellis, gérant de Fidelity International.

La qualité du crédit pourrait cependant devenir un point de plus en plus sensible.

Des données de Standard Chartered (LON:STAN) montrent que 34% des dettes arrivant à échéance au cours des cinq prochaines années sont notées en catégorie spéculative ("junk") et que 8% supplémentaires ne sont pas notés.

"Pour le haut du panier, nous disons 'oui, nous avons besoin de rendement' parce que les banques centrales (des pays avancés) nous y forcent, mais nous le faisons avec plus de prudence", dit Salman Ahmed, responsable de la stratégie globale de Lombard Odier.

"Les investisseurs seront plus nuancés pour ce qui est déterminer à quels emprunteurs ils donnent de l'argent car la période de la chasse au rendement à tout prix est révolue."

(avec Sujata Rao; Marc Angrand pour le service français)

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