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Le mariage Alstom-Siemens suscite des craintes pour l'emploi

Publié le 27/09/2017 15:01
Alstom et Siemens ont décidé de regrouper leurs activités ferroviaires pour contrer la concurrence chinoise (Photo SEBASTIEN BOZON, CHRISTOF STACHE. AFP)
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Alstom et Siemens ont décidé de regrouper leurs activités ferroviaires pour contrer la concurrence chinoise (Photo SEBASTIEN BOZON, CHRISTOF STACHE. AFP)

Alstom (PA:ALSO) et Siemens (DE:SIEGn) ont justifié mercredi le regroupement de leurs activités ferroviaires par la montée en puissance d'une forte concurrence chinoise, mais la prise de contrôle de ce fleuron industriel français par le groupe allemand suscitait en France critiques et craintes pour l'emploi.

"C'est une fusion entre égaux", a martelé, lors d'une conférence de presse commune, le PDG de Siemens Joe Kaeser, tout en reconnaissant que le conglomérat allemand "recevrait 50% ou un peu plus" du nouvel ensemble.

Dans les faits, Siemens devient donc l'actionnaire de contrôle du nouveau groupe, l'accord prévoyant en outre que le groupe allemand pourra dépasser les 50,5% après quatre ans.

Le nouveau groupe sera baptisé Siemens-Alstom, "par manque d'inspiration", a plaisanté Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, qui prendra la tête du futur numéro deux mondial du matériel ferroviaire roulant, numéro un pour la signalisation.

L’État français a assuré avoir obtenu des "garanties solides", selon le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire: maintien de l'emploi et des sites industriels pour une durée de quatre ans, cotation du groupe à Paris, maintien du siège social en France et direction par un PDG français.

Élus et syndicats se disent toutefois inquiets pour l'emploi à moyen terme dans l'Hexagone.

Il n'y a "pas d'entente entre égaux" et l'engagement de quatre ans porterait sur les sites, pas sur le niveau de l'emploi, a ainsi réagi Claude Mandart, élu CFE-CGC, premier syndicat au sein d'Alstom.

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée Eric Woerth (LR) a invité le gouvernement à venir s'expliquer devant les députés sur ce rapprochement qu'il juge "totalement déséquilibré".

L'absence de l’État français au sein du capital et du conseil d'administration de Siemens-Alstom est un autre motif de critiques.

Il était jusqu'à présent actionnaire d'Alstom à hauteur de 20%, via des actions prêtées par le groupe Bouygues (PA:BOUY), mais ne va pas activer son option d'achat.

"L’État n'a pas vocation à être assis sur un strapontin dans les conseils d'administration (...) sans pouvoir intervenir", a souligné Bruno Le Maire, promettant que l’État garderait des moyens d'actions, notamment via la commande publique.

- Alstom bondit en Bourse -

L'Allemagne hérite du siège de l'activité signalisation, plus rentable que la construction de trains et tramways qui sera installée en France. Mais cela ne doit pas susciter d'inquiétude, a assuré le patron d'Alstom: "La localisation des sièges ne signifie pas que les décisions seront prises en faveur des gens qui sont à côté."

Il a par ailleurs fait état de la nécessité d'unifier et homogénéiser les plates-formes des deux groupes.

L'industrie ferroviaire mondiale connaît un mouvement de consolidation qui s'est accéléré depuis la naissance du géant chinois CRRC en 2014, issu de la fusion de deux groupes nationaux.

Outre-Rhin, le puissant syndicat allemand de l'industrie IG Metall a salué la fusion des activités ferroviaires d'Alstom avec celles de Siemens, y voyant une "chance européenne" face au mastodonte CRRC.

La fusion devrait être effective fin-2018, après l'obtention des accords règlementaires.

Henri Poupart-Lafarge s'est dit "confiant" quant aux avis des autorités de régulation de la concurrence: "Nous ne signons pas cet accord sans une analyse poussée, une analyse interne du sujet, et, si nous y allons, c'est parce que nous sommes confiants."

Il a décrit ce rapprochement comme "celui qu'il ne fallait pas rater" et qui était leur "principale priorité", indiquant toutefois qu'il n'y avait "pas d'urgence".

Côté Siemens, Joe Kaeser a salué "une formidable occasion d'améliorer le modèle économique" de son groupe, mastodonte qui fabrique aussi bien des turbines que des trains, des éoliennes et des scanners médicaux.

Alstom distribuera deux dividendes spéciaux, d'un montant total allant jusqu'à 8 euros par action. À la Bourse de Paris, l'action bondissait de plus de 5% à la mi-séance, à 35,35 euros.

Alstom emploie 32.800 salariés, dont 9.000 en France, Siemens Mobility (la branche rail du groupe allemand) 27.100.

Un rapprochement entre ces deux groupes avait déjà été étudié en 2014, mais avait échoué, à la faveur du rapprochement d'Alstom avec l'américain General Electric (NYSE:GE).

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