Le PDG du groupe d'assurances italien Generali (MI:GASI), Mario Greco, a démissionné mardi de son poste et a été nommé à partir du 1er mai à la tête de Zurich Insurance, où il sera chargé de redresser la situation après une année 2015 difficile.
"Nous sommes heureux d'accueillir Mario Greco à Zurich après son mandat couronné de succès en tant que PDG de Generali", a annoncé le président du conseil d'administration, Tom de Swaan.
"Mario offre une combinaison rare d'esprit d'entreprise, de connaissance approfondie de l'industrie et d'expérience vérifiée en tant que PDG", a-t-il ajouté.
Rappelant que M. Greco a déjà travaillé pour le groupe suisse de 2010 à 2012, à la tête de la branche General Insurance, M. de Swaan a estimé que le nouveau directeur général était "le candidat unique pour cette fonction".
Le précédent directeur général de Zurich Insurance, Martin Senn, avait annoncé le 1er décembre son départ du groupe d'ici la fin 2015. Le groupe cherchait depuis lors un remplaçant, alors que l'intérim est assuré par Tom de Swaan. Depuis décembre, des informations de presse faisaient état de l'intérêt de Zurich Insurance pour M. Greco.
En décembre, le Financial Times avait ainsi indiqué que Generali, qui tenait absolument à garder son PDG, sous la houlette duquel le cours de l'action a presque doublé ces trois dernières années, avait proposé d'augmenter son salaire pour contrer l'offre de Zurich Insurance.
Mais cette proposition n'a pas dû convaincre M. Greco, âgé de 56 ans et qui était PDG de Generali depuis août 2012.
Mardi, il a remis sa démission au président de Generali, Gabriele Galateri di Genola. Il s'est néanmoins dit prêt à rester jusqu'à l'assemblée générale du 28 avril.
L'assureur italien avait vu son titre fortement chuter mardi à la Bourse de Milan, alors que les rumeurs sur son possible départ enflaient. Son titre avait clôturé en recul de 3,15%, à 14,15 euros, la plus mauvaise performance du FTSE Mib, qui, lui, avait pris 1,51%.
- Des défis pour le nouveau DG -
Generali, qui emploie 78.000 personnes, compte 72 millions de clients dans plus de 60 pays.
Sur les neuf premiers mois de l'année, l'assureur italien a fait état d'un bénéfice net de 1,727 milliard d'euros, en hausse de 8,7%, "supérieur au résultat de l'ensemble de l'année 2014", même si celui du troisième trimestre avait un peu déçu les analystes.
Cette amélioration est considérée par beaucoup comme le fruit de la politique de M. Greco, qui a fait prendre depuis trois ans un virage stratégique au groupe avec un recentrage sur son cœur de métier.
Il avait été nommé en 2012 en remplacement de Giovanni Perissinotto, évincé après onze ans à la tête de Generali, par les principaux actionnaires, mécontents de la chute de l'action et des résultats.
La nouvelle politique de M. Greco s'est notamment traduite par des cessions d'actifs (comme des parts minoritaires dans deux sociétés mexicaines ou encore la banque suisse BSI), mais aussi par une politique de réduction des coûts : réorganisation des activités, centralisation des services informatiques, etc.
Les résultats financiers de Zurich Insurance ont eux été plutôt décevants ces dernières années, "plus que dans toute autre compagnie d'assurances", avait souligné en décembre Javier Lodeiro, analyste chez J. Safra Sarasin.
M. Greco aura ainsi la tâche de redresser la barre alors que le groupe s'attend à une perte de 275 millions de dollars en 2015 liée notamment aux ouragans Desmond, Eva et Frank au Royaume-Uni et en Irlande.
Pour 2016, le groupe, qui compte 5.000 employés et est présent dans 170 pays, table sur une amélioration de la rentabilité, avec un accent mis sur son "programme d'efficacité" afin que celui-ci dépasse son objectif d'économies de 300 millions de dollars en 2016.
Autre sujet sur la table: le dividende. "Un nouveau directeur général aura à notre avis le défi de revoir une politique du dividende excessivement optimiste", avait ainsi jugé il y a quelques semaines Stefan Schuermann, analyste chez Vontobel.