LONDRES (Reuters) - L'autorité de la concurrence en Grande-Bretagne (CMA) a déclaré mardi que le rachat par Rupert Murdoch de la totalité de Sky n'allait pas dans le sens de l'intérêt général car il donnerait à l'homme d'affaires trop d'influence.
La CMA propose néanmoins des mesures de compromis pour permettre cette opération de 11,7 milliards de livres (13,34 milliards d'euros).
Cette décision complique le projet de Walt Disney de racheter de nombreux actifs de Twenty-First Century Fox (NASDAQ:FOX), y compris l'activité européenne de télévision par satellite de Sky. Disney espérait que le groupe de Rupert Murdoch aurait pris le contrôle total de Sky au moment de la finalisation de cette opération.
La CMA (Competition and Markets Authority) britannique a jugé mardi que le rachat de l'intégralité du capital de Sky par Fox n'était pas conforme à l'intérêt général et qu'une des façons de limiter l'influence de Rupert Murdoch au Royaume-Uni pourrait être de se séparer de Sky News, ou bien de l'isoler de Fox. Une troisième option serait d'interdire l'opération.
"Nous avons considéré à titre provisoire que si la fusion Fox/Sky se déroulait de la manière dont elle est proposée, ce serait contraire à l'intérêt général", a dit Anne Lambert, de la CMA.
"Cela aboutirait à ce que la famille Murdoch exerce un contrôle trop important sur les fournisseurs d'informations au Royaume-Uni et une influence trop importante sur l'opinion publique et le débat politique", a-t-elle ajouté.
Fox a exprimé sa déception à l'annonce de ce jugement provisoire, tout en relevant que l'autorité britannique de la concurrence reconnaissait son engagement sincère à respecter les normes en vigueur en Grande-Bretagne malgré les récentes accusations de harcèlement sexuel secouant le groupe aux Etats-Unis.
Le gouvernement, qui prendra la décision définitive concernant ce rachat, va désormais recevoir le jugement du régulateur le 1er mai, ce qui est plus tard que prévu.
Sky gagne 2,7% en Bourse de Londres après ces annonces.
(Paul Sandle, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)