🚀 L’IA ProPicks rapporte +34,9%!Lire plus

Le TGV devient franco-allemand avec la fusion d'Alstom et Siemens

Publié le 27/09/2017 13:14
Des TGV Gare de Lyon à Paris, le 24 mars 2010 (Photo LOIC VENANCE. AFP)
SIEGn
-
BOUY
-
AIR
-
ALSO
-
GE
-
BBDb
-

Des TGV Gare de Lyon à Paris, le 24 mars 2010 (Photo LOIC VENANCE. AFP)

Le français Alstom (PA:ALSO) et l'allemand Siemens (DE:SIEGn) vont fusionner "entre égaux" leurs activités ferroviaires, une alliance économique pour contrer le géant chinois CRRC, mais aussi politique, discutée entre l'Elysée et la chancellerie.

Cette alliance va donner naissance à "Siemens Alstom", numéro deux mondial - en volume - pour le matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation. Le TGV deviendra donc franco-allemand dans un premier temps, mais l'accord prévoit que Siemens pourra monter au-delà de 50,5% du capital au bout de quatre ans.

Le consortium allemand apportera ses activités ferroviaires et recevra en échange la moitié du capital d'Alstom. Le nouveau groupe sera coté à la Bourse de Paris et son siège sera basé en région parisienne, selon un communiqué commun d'Alstom et Siemens publié mardi soir, à l'issue des conseils d'administration et de surveillance des deux groupes.

L'actuel PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, restera à la tête du nouveau groupe, dont le conseil d'administration sera composé de 6 administrateurs désignés par Siemens, 4 administrateurs indépendants et le PDG.

L'Etat français, en revanche, n'y siègera pas. Il est actuellement actionnaire d'Alstom via des actions prêtées par Bouygues (PA:BOUY) et, dans ce communiqué, "confirme mettre fin au prêt de titres (...) et n'exercera pas les options d'achat".

Bercy a indiqué que "le gouvernement français soutient ce rapprochement", et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, "se réjouit de l'intérêt de cette opération tant du point de vue industriel qu'en termes de préservation de l'emploi".

La perte du contrôle d'un fleuron de l'industrie française suscite en effet des craintes, relayées par les syndicats.

"Les garanties, c'est vite changé", a réagi auprès de l'AFP Daniel Dreger, de la CGT (deuxième syndicat chez Alstom).

Ce rapprochement est "une nécessité" pour lutter contre la concurrence chinoise, mais il "inquiète" car "il y aura de la casse sociale à moyen terme", estime la CFE-CGC d'Alstom, premier syndicat du groupe.

Car, derrière ce rapprochement, plane l'ombre de CRRC, le géant chinois qui pousse la porte de l'Europe et "pourrait s'appuyer sur l'acquisition d'un constructeur européen", selon le secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux.

Le gouvernement a cherché à rassurer. Selon Bercy, Siemens s'est engagé sur "la préservation des emplois et des sites industriels français", pendant quatre ans.

Selon une source gouvernementale, tous les accords Etat-entreprise demeurent, notamment sur Belfort.

- "Faux Airbus (PA:AIR) du ferroviaire" -

Cette alliance est également très politique, alors qu'Emmanuel Macron montre depuis son élection une volonté de rapprochement avec l'Allemagne et présentait le même jour ses propositions sur l'avenir de l'Union européenne.

Mais, tandis qu'Alstom et Siemens saluent la création d'un "champion européen de la mobilité", que Bruno Le Maire évoque un futur "champion mondial franco-allemand de la construction et de la signalisation ferroviaires", des voix s'élèvent, à gauche comme à droite.

"C'est l'Allemagne qui rachète la France et Monsieur Macron nous brade", a réagi Laurent Wauquiez, vice-président de LR.

Les élus Front de gauche d'Ile-de-France Mobilité - l'entité chargée des transports dans la région - estiment qu'"un tel scénario n'a rien de l'Airbus du ferroviaire vanté dans la presse, puisqu'il ne repose sur aucun contrôle public".

L'opération devrait être finalisée fin 2018, après avoir obtenu les autorisations règlementaires.

Le canadien Bombardier (TO:BBDb) pourrait s'inviter dans un deuxième temps en apportant au nouveau groupe ses activités ferroviaires, selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Alstom emploie 32.800 salariés, Siemens Mobility (la branche rail) 27.100.

Un rapprochement entre ces deux groupes avait déjà été étudié en 2014, mais avait échoué, Alstom préférant céder ses activités énergie à l'américain General Electric (NYSE:GE) et recentrer son activité sur le ferroviaire.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés