PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont accentué leurs gains vendredi à mi-séance et sont en passe de réaliser leur plus forte hausse en deux semaines sur les cinq dernières années, dopées par le vaste plan de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE) qui avait été largement anticipé par les investisseurs.
Wall Street est attendue stable ou en petite hausse après avoir également salué la veille cette décision historique de la BCE, qui relance l'appétit pour le risque et fait chuter l'euro à un nouveau plus bas de plus de 11 ans.
Le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé que la BCE s'engagerait en mars dans un plan d'assouplissement quantitatif (QE), qui revient à créer de la monnaie pour acheter des dettes souveraines. La BCE va injecter 60 milliards d'euros par mois dans l'économie de la zone euro, au moins jusqu'en septembre.
"L'effet du QE est déjà là, regardez l'euro", dit Alexandre Baradez, responsable de l'analyse chez IG France. "Sa chute a été spectaculaire. Cela donnera un sérieux coup de pouce aux exportations et confortera la confiance des chefs d'entreprises. Les industrielles sont parmi les grandes gagnantes."
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 2,1% à 4.648,99 points vers 13h15, à ses plus hauts niveaux en six ans et demi. À Francfort, le Dax prend 1,9% et à Londres, le FTSE 0,2%, freiné par la baisse des valeurs minières avec le raffermissement du dollar. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 2,08% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 2,1%.
La Bourse d'Athènes mène la hausse, avec un gain de près 5,85%, malgré l'incertitude avant les élections législatives anticipées de dimanche. Les valeurs bancaires grecques sont en tête des hausses de l'indice paneuropéen Stoxx 600. Attica Bank, National Bank of Greece et Piraeus Bank prennent toutes entre 10,5% et 12%.
Parmi les valeurs cycliques, l'automobile, considérée comme un des secteurs susceptibles de profiter le mieux de la baisse de l'euro, figure parmi les plus fortes hausses avec un gain de 2,75% de son indice. Le secteur de l'alimentation et des boissons gagne 3,7%, plus forte hausse sectorielle.
Le secteur des télécoms gagne 2,42% après le feu vert des actionnaires de Portugal Telecom SGPS à la vente de ses actifs portugais à Altice et l'annonce que Hutchison Whampoa est entré en négociations exclusives avec Telefonica pour lui racheter O2, sa filiale mobile en Grande-Bretagne.
Altice gagne 5,5% et Telefonica avance de 3,13%.
En revanche, Thales perd 3,2% après un avertissement sur des résultats.
L'action du câblo-opérateur allemand Tele Columbus, toute première introduction européenne de l'année, est en nette hausse pour son entrée à la Bourse de Francfort, profitant de l'élan donné au marché par les dernières annonces de la Banque centrale européenne (BCE).
L'euro poursuit sa glissade et se traite sous 1,12 dollar pour la première fois en plus de 11 ans. L'évolution de l'euro est maintenant suspendue aux élections grecques où le parti de anti-austérité Syriza est donné gagnant.
L'ensemble des rendements des dettes souveraines de la zone euro tombent à des plus bas record en perspective des achats massifs de la BCE.
Les cours du pétrole brut restent orientés en hausse en raison de l'incertitude provoquée par le décès du roi Abdallah d'Arabie saoudite et l'accession au trône de son frère Salman.
Le Brent reprend un dollar à plus de 49,50 dollars, tandis que l'or retombe par rapport à son pic de cinq mois à 1.300 dollars l'once atteint la veille.
(Avec Blaise Robinson et Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)