PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le désordre jeudi, tout en restant près de leurs plus hauts niveaux en sept ans, à l'issue d'une séance dominée par le repli du dollar et une série de résultats mitigés de poids lourds de la cote.
Le dollar a interrompu son envolée et perd 0,4% face à un panier de devises de référence à la suite de l'annonce d'un recul inattendu des ventes au détail en février aux Etats-Unis qui ont quelque peu apaisé les craintes d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale dès le mois de juin.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse 0,21% à 4.987,33 points. Le Footsie britannique a gagné 0,59%, soutenu notamment par Astrazeneca, et le Dax allemand a fini sur une note quasi-stable (-0,06%). Les indices européens témoignent aussi d'une situation contrastée avec +0,02% pour le FTSEurofirst 300 et -0,23% pour l'Eurostoxx 50.
L'indice technologique a perdu 0,6%, l'une des plus fortes baisses sectorielles du jour en Europe, accusant le coup de l'annonce par Intel d'une nette révision en baisse de sa prévision de chiffre d'affaires trimestriel.
AtraZeneca a pris 4,05%, deuxième plus forte hausse de l'EuroFirst 300, dans l'espoir de bonnes nouvelles sur son médicament clé pour le coeur Brilinta lors de la présentation des résultats d'essais cliniques ce week-end.
En termes de résultats, si certaines sociétés ont dépassé les attentes, dont le producteur allemand de sel K+S (+7,45%) et le groupe néerlandais d'ingénierie sous-marine Boskalis (+5,03%), d'autres ont déçu.
L'assureur italien Generali (MILAN:GASI) a notamment perdu 4,4% après avoir annoncé une hausse de son dividende malgré une baisse de 12,5% de son bénéfice 2014 pour cause de charges exceptionnelles.
Lufthansa a cédé 2,76% après avoir annoncé que sa division allemande, qui comprend sa marque éponyme et Germanwings, avait vu son bénéfice baisser de près de 11% en 2014, à 252 millions d'euros.
Alors que la saison des résultats en Europe approche de son terme, les données de Thomson Reuters StarMine montrent que les sociétés, qui commencent à tirer profit de la faiblesse de l'euro, ont publié des résultats trimestriels en hausse de 15,9% en moyenne, pourcentage le plus élevé depuis la mi-2011 et nettement plus que la progression de 6,8% aux Etats-Unis.
A Madrid, Banco de Sabadell a reculé de 6,1% après avoir lancé une offre sur la banque britannique TSB pour environ 2,5 milliards d'euros, soit 340 pence par action. TSB a pris 23,47% à 326,10 pence.
Sur le marché des changes, l'euro regagne du terrain après avoir accentué son recul en début de semaine avec le démarrage du programme d'achats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE), alors que la Fed s'apprêterait elle au contraire à relever ses taux.
La monnaie unique a perdu environ 25% de sa valeur face au dollar depuis un an, donnant un sérieux coup de pouce aux entreprises européennes dont environ 50% des résultats sont dégagés hors de la zone euro. Les analystes ont noté que chaque baisse de 10% de l'euro contre un panier de devises devrait entraîner une hausse de 6 à 8% des profits des sociétés européennes.
"Jusqu'ici, (Mario) Draghi atteint son objectif et il est aidé en cela par les Etats-Unis (...)", dit Veronika Pechlaner, gérante chez Ashburton.
Sur le front du pétrole, le Brent s'est retourné en cours de séance et recule vers les 57 dollars le baril en dépit du repli du dollar. Quant au brut léger américain, il est passé sous les 48 dollars dans la crainte d'une nouvelle augmentation des stocks de brut au terminal de Cushing (Oklahoma).
(Avec Rodrigo Campo, Blaise Robinson et Alistair Smout, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)