par Pamela Barbaglia
LONDRES (Reuters) - Environ 171,8 milliards de dollars (152,7 milliards d'euros) de fusions-acquisitions entre des sociétés américaines et européennes ont été annoncées depuis le début de l'année, du jamais vu à ce stade de l'année depuis une décennie, la concentration palliant visiblement la faiblesse de la croissance économique.
L'annonce lundi du mariage entre le groupe suisse de chimie Clariant (SIX:CLN) et son concurrent américain Huntsman n'est que le dernier exemple en date des grosses opérations de fusions-acquisitions (M&A) conclues d'une rive à l'autre de l'Atlantique.
La valeur globale des M&A entre les Etats-Unis et l'Europe annoncées depuis le 1er janvier est en hausse de 82% par rapport à la période correspondante de l'an dernier selon les données Thomson Reuters, et elle atteint son plus haut niveau depuis au moins 2007.
L'intérêt accru pour les grandes opérations transfrontalières a été illustré entre autres ces derniers mois par l'offre de 143 milliards de dollars faite à Unilever (LON:ULVR) par Kraft Heinz, retirée 48 heures plus tard, ou encore par le rachat du groupe suisse de biotechnologies Actelion (SIX:ATLN) par l'américain Johnson & Johnson pour 30 milliards de dollars.
L'optimisme nourri par les promesses économiques et fiscales du président américain, Donald Trump, a porté l'ensemble des marchés mondiaux durant les mois qui ont suivi son élection en novembre, tout en favorisant l'appréciation du dollar, qui favorise les acquisitions à l'étranger par des entreprises américaines.
Les coûts de financement, eux, restent faibles, la remonté des taux d'intérêt ne faisant que commencer.
Jusqu'à présent, la Suisse et les Pays-Bas ont été les principaux centres d'intérêt de la vague de M&A en cours, avec un montant total de 70,2 milliards de dollars de rachats par des sociétés américaines pour ces deux pays.
En sens inverse, le Royaume-Uni reste le principal acquéreur de sociétés aux Etats-Unis, avec un total de 21,1 milliards de dollars d'opérations annoncées depuis le 1er janvier, devant la Suisse (11,5 milliards).
Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch, qui a conseillé entre autres Reckitt Benckiser (LON:RB) pour le rachat de l'américain Mead Johnson Nutrition (16,6 milliards de dollars), est en tête du classement des banques conseils en M&A américano-européennes, avec 83,1 milliards de dollars d'opérations depuis le début de l'année, soit 48% du total, selon les données Thomson Reuters.
(Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)