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L'essoufflement du dragon chinois inquiète les entreprises étrangères

Publié le 10/08/2015 14:02
Mis à jour le 10/08/2015 18:31
Un parking de nouvelles voitures en attente d'être livrées, le 1er août 2015, dans la province du Hubei, en Chine (Photo . AFP)
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Un parking de nouvelles voitures en attente d'être livrées, le 1er août 2015, dans la province du Hubei, en Chine (Photo . AFP)

Toujours incontournable, le marché chinois ne fait plus figure d'eldorado: nombre de multinationales y révisent à la baisse leurs prévisions de ventes, attestant de l'essoufflement de la demande et du ralentissement de croissance dans la deuxième économie mondiale.

Alors que la saison de publication des résultats trimestriels bat son plein en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, le refroidissement chinois revient comme un leitmotiv d'une entreprise à l'autre.

L'effet est net pour le secteur automobile: confrontés à l'effritement inexorable des ventes de véhicules dans le pays (-2,3% en juin, +1,4% seulement sur le premier semestre), les constructeurs souffrent.

L'allemand Volkswagen (XETRA:VOWG) y a enregistré entre janvier et juin un repli de 3,9% sur un an, son premier depuis 10 ans.

Et son compatriote BMW (XETRA:BMWG) se montre prudent: "En cas d'accroissement des défis sur le marché chinois, nous ne pouvons pas exclure des effets sur nos prévisions", a averti son directeur financier Friedrich Eichiner.

D'autant que "la compétition s'intensifie", a abondé le chef des opérations du japonais Nissan (TOKYO:7201) en Chine, Jun Seki.

Traditionnellement un atout, une forte implantation sur le premier marché automobile mondial devient parfois aux yeux des investisseurs synonyme d'exposition au risque.

L'action de équipementier automobile Valeo (PARIS:VLOF) chutait ainsi fin juillet malgré de solides résultats: "Le titre pâtit des inquiétudes sur la Chine, comme toutes les valeurs exposées au pays", relevait alors Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC.

Et la récente débâcle de la Bourse de Shanghai --malgré de fortes interventions étatiques-- a renforcé l'impression de fragilité, même si de l'avis général les conséquences pour l'économie réelle apparaissent limitées.

-Coup de froid immobilier-

Dans la sidérurgie, le deuxième groupe nippon, JFE Holdings, a abaissé fin juillet ses prévisions annuelles en raison "du ralentissement économique en Chine et de la surproduction d'acier" en découlant dans le pays, premier consommateur mondial.

Aux Etats-Unis, le groupe industriel UTC, fabricant des ascenseurs Otis et de systèmes de climatisation, a également abaissé ses prévisions pour 2015... pointant un ralentissement "pire qu'attendu" en Chine.

Comme d'autres groupes manufacturiers, aciéristes et miniers, il s'est vu plombé par les déboires du marché immobilier chinois, qui marque durablement le pas après des années de surchauffe, paralysant les projets de promoteurs surendettés.

Ces publications alarmistes semblent contraster avec la stabilisation affichée par la croissance économique chinoise à +7% au deuxième trimestre, selon le gouvernement, au même niveau qu'au 1er trimestre et en ligne avec l'objectif annuel que s'est fixé Pékin.

"La réalité est presque certainement bien pire que les chiffres officiels du PIB", avec des indicateurs alternatifs "suggérant un ralentissement brusque de l'activité", avertit cependant Mark Williams, du cabinet Capital Economics.

L'indice PMI calculé par le cabinet indépendant Markit est ainsi au plus bas depuis deux ans, traduisant une forte contraction de l'activité manufacturière en juillet... pour le cinquième mois consécutif.

"Un tiers de la croissance mondiale en gros vient toujours de Chine (...) mais sa relation au reste du monde a changé considérablement", avec le fort ralentissement des secteurs de la construction et de l'industrie lourde, ses traditionnels piliers de croissance, souligne M. Williams.

-Concurrents locaux-

Certes, les ventes de détail continuent de croître en Chine (+10,6% en juin), alors que Pékin affiche justement son désir de faire de la consommation intérieure un moteur de son nouveau modèle économique et multiplie ces derniers mois les mesures de relance.

Mais les marques étrangères peinent désormais à en profiter, voyant dans la plupart des secteurs leurs parts de marchés grignotées par des concurrents locaux montés en puissance.

Ainsi, l'américain Apple (NASDAQ:AAPL), en dépit d'un bond de 85% de ses ventes d'iPhones sur le trimestre achevé fin juin, est tombé brutalement au troisième rang du classement des ventes de smartphones en Chine.

Les fabricants locaux Xiaomi et Huawei (SZ:002502) sont passés devant lui, tandis que le sud-coréen Samsung (KS:005930) était relégué en quatrième position.

"La compétitivité des firmes chinoises sur le plan industriel s'est nettement améliorée, compliquant la situation pour les étrangers", souligne Li Daxiao, du courtier Yingda Securities.

Le renchérissement des coûts du travail en Chine et la multiplication d'enquêtes des régulateurs chinois contre des multinationales (de l'automobile à l'agroalimentaire, de l'électronique à la pharmacie) contribuent à assombrir le tableau.

Pour autant, difficile de déserter le marché chinois, unique par sa taille et sa croissance --même ralentie--: "Vous ne pourrez pas trouver une autre économie comparable", assure M. Li.

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