LONDRES (Reuters) - Crispin Odey, fondateur et gérant du fonds spéculatif Odey Asset Management, a déclaré envisager de retirer son soutien à l'OPA de Twenty-First Century Fox (NASDAQ:FOX) sur Sky, estimant que les 11,7 milliards de livres proposés (13 milliards d'euros) sous-évaluaient le télédiffuseur britannique.
Crispin Odey, qui est le 15e plus gros actionnaire de Sky avec une participation de 1% selon les données Thomson Reuters, avait soutenu cette offre de rachat lors de son annonce en décembre dernier.
Il a cependant déclaré à Reuters que les délais imposés par les régulateurs l'avaient incité à reconsidérer son soutien à l'offre de 10,75 dollars par action pour les 61% de Sky que le groupe de Rupert Murdoch ne possède pas encore.
Ce changement de discours intervient alors que la tentative de prise de contrôle de Fox se heurte depuis mardi à un obstacle supplémentaire. Le secrétariat d'Etat à la Culture et aux Médias a demandé à l'Ofcom, le régulateur télécoms britannique, d'examiner à nouveau la proposition.
"La vérité c'est que plus ça va, plus je serais assez satisfait que (l'accord) échoue", a déclaré Crispin Odey, ajoutant que Fox va "obtenir (Sky) pour un prix qui semble désormais assez bas" et que l'offre "commence à paraître très mesquine".
Lors d'une interview téléphonique, Crispin Odey a déclaré que sa position avait évolué parce qu'il pensait que les perspectives de Sky s'étaient améliorées.
L'investisseur s'est opposé au diffuseur il y a trois ans, quand il a refusé, dans un premier temps, de lui céder les parts de son fonds dans Sky Deutschland dans le cadre du rachat par Sky de sa filiale allemande.
Un porte-parole de Sky s'est refusé à tout commentaire.
Le titre Sky a fini en baisse de 0,83% à 954,57 pence à la Bourse de Londres mardi, après avoir touché en séance 950 pence, un creux depuis l'annonce de l'accord en décembre.
Il y a cinq ans, la famille Murdoch avait déjà tenté de prendre le contrôle de Sky, mais l'opération avait échoué en raison du scandale des écoutes téléphoniques effectuées par l'un des tabloïds de Murdoch.
(Ben Martin; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)