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Patrick Drahi, l'audacieux magnat des télécoms face à son heure de vérité

Publié le 10/11/2017 13:44
Mis à jour le 10/11/2017 13:45
Le président d'Altice, Patrick Drahi, le 7 novembre 2016 à Paris (Photo MARTIN BUREAU. AFP)
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Le président d'Altice, Patrick Drahi, le 7 novembre 2016 à Paris (Photo MARTIN BUREAU. AFP)

L'audacieux milliardaire Patrick Drahi, qui a bâti à un rythme accéléré un empire des télécoms des deux côtés de l'Atlantique, va connaître son heure de vérité avec la reprise directe des commandes de son groupe Altice (AS:ATCA), dans la tourmente.

Après le départ annoncé jeudi de Michel Combes, vétéran des télécoms français, Patrick Drahi prend la présidence du groupe en pleine déconfiture boursière. Il va devoir redresser la barre.

Si le self made-man franco-israélien est admiré pour son ascension fulgurante, ses montages financiers effraient l'establishment français tandis que ses méthodes de gestion sont dénoncées par les syndicats.

"Patrick Drahi est une personnalité qui dérange car il va vite. Et effectivement il va très vite", souligne pour l'AFP Stéphane Dubreuil, président de Stallych Consulting.

"Aujourd'hui, il entre dans une zone de turbulence, la question est désormais de voir comment il peut s'en sortir. Dans tous les cas il est sous observation", dit-il.

Né à Casablanca le 20 août 1963, arrivé en France à l'âge de 15 ans, ce fils de professeurs de mathématiques, père de quatre enfants, quasi-inconnu avant le rachat de SFR (PA:SFRGR) en 2014, est passé par les plus grandes écoles françaises, dont Polytechnique, avant de se spécialiser dans les télécoms.

- John Malone pour modèle -

M. Drahi commence sa carrière au sein de Philips, puis est embauché par UPC, filiale européenne de Liberty Global, le groupe de John Malone, le roi du câble américain qu'il prend pour modèle.

Puis mettant à profit ses talents d'ingénieur et de financier habile, il se met à son compte. Il entreprend de racheter un à un de petits câblo-opérateurs régionaux, alors en mauvaise posture.

En France, il bâtit discrètement Noos, qui deviendra Numericable. Mais c'est l'acquisition de SFR, une cible huit fois plus grosse (13,4 milliards d'euros), qui le propulse sur le devant de la scène en mars 2014.

M. Drahi s'empare alors de cette filiale de Vivendi (PA:VIV) au terme d'une bataille homérique contre Bouygues (PA:BOUY), au grand déplaisir de Martin Bouygues, qui avait mis tout son poids dans la bataille.

L'année suivante il continue son expansion aux Etats-Unis en s'offrant Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, pour un peu plus de 9 milliards de dollars. Puis il acquiert Cablevision, valorisé 17,7 milliards de dollars par l'opération.

En Europe il avale aussi Portugal Telecom (LS:PHRA) (7,4 milliards d'euros), et achète dans la foulée le groupe d'audiovisuel portugais Media Capital.

En France il a étoffé son portefeuille de médias en reprenant Libération, L'Express et BFMTV, qui fournissent des contenus pour ses clients fixe et mobile, ce qui permet aussi à Patrick Drahi de renforcer son poids dans le paysage médiatique.

- l'endettement inquiète -

Réputé discret mais doté d'une vraie force de caractère, l'entrepreneur a su profiter de la confiance des marchés, qui lui prêtent de l'argent à tour de bras, et de taux d'intérêt historiquement bas pour faire grandir rapidement sa société en l'endettant via des montages financiers s'apparentant à des LBO (leverage buy-out).

L'endettement accumulé d'Altice de 51 milliards d'euros soulève portant des inquiétudes car il n'est tenable que si les actifs acquis génèrent des flux de trésorerie importants.

La gestion de Patrick Drahi à coup de suppressions d'emplois et de coupes drastiques dans les budgets inquiète en outre les syndicats.

Les fournisseurs, qui voient leurs contrats revus à la baisse et font face à des retards de paiements systématiques, protestent.

Son statut de résident fiscal en Suisse, où il habite avec sa famille depuis ses 35 ans, et la cotation de son groupe à Amsterdam, sont aussi pointés du doigt par ses détracteurs, même si ses actifs français sont toujours enregistrés en France.

M. Drahi est la cinquième fortune française, selon le classement 2017 du magazine américain Forbes, qui valorisait ses actifs à 13 milliards de dollars.

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