Investing.com – La décision de taux de la BCE sera l'événement principal de ce jeudi, et le vent de panique qui a fait trembler le secteur bancaire hier en a nettement fait augmenter les enjeux.
Jusqu’à récemment, le marché était presque convaincu que la BCE va relever ses taux de 50 points de base, comme précédemment.
Mais compte tenu des déboires de la banque Crédit Suisse (SIX:CSGN), dont la chute de 24% hier a entrainé avec elle la plupart des actions de banque européennes, le risque est désormais que la BCE craigne de stresser davantage le système financier, et décide finalement de ne relever les taux que de 25 points de base.
Malheureusement, il semble qu’il n’y ait pas de « bonne » décision à disposition de la banque centrale.
En effet, une hausse de 25 points de base lui donnerait l’air de céder à la panique, et remettrait sérieusement en question sa détermination à lutter contre l'inflation. L’Euro pourrait être dans ce cas particulièrement affecté et plonger vers de nouveaux creux annuels.
Les bourses, y compris le CAC 40 français, pourraient au contraire réagir positivement, bien que cela ne soit pas positif à moyen terme puisque cela retarderait le retour à une inflation maitrisée.
D’un autre côté, une hausse des taux de 50 points de base parait quelque peu risquée, compte tenu de la situation du système financier mondial. Les marchés sont toujours particulièrement tendus après le plongeon d’hier, et le timing de la décision politique d'aujourd'hui est donc malheureusement particulièrement mauvais pour la BCE.
Il ne faut pas non plus oublier que quelle que soit la décision sur les taux, les propos de Lagarde lors de la conférence de presse et de la séance de questions-réponses pourraient aussi avoir une influence considérable sur les échanges, surtout si la banque centrale aborde la question de la crise bancaire actuelle.
Enfin, on notera que la banque Barclays (LON:BARC) a été l’une des premières à s’exprimer en faveur d’une hausse de taux limitée à 25 points de base pour la réunion de la BCE d’aujourd’hui. Plus précisément, elle anticipe une probabilité de 60% pour cet événement, et tient compte d’un risque de 20% que la BCE ne remonte pas ses taux, une probabilité également à celle d’une hausse de taux de 50 points de base.