PARIS (Reuters) - La holding Rallye, maison-mère de Casino, a annoncé lundi la conclusion d'un accord de refinancement avec le groupe diversifié Fimalac, contrôlé par l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, qui pourra ainsi renforcer sa position dans le distributeur stéphanois.
Lourdement endettée, Rallye, détenue par Jean-Charles Naouri, est confrontée à la chute des marchés boursiers liée à l’épidémie de coronavirus.
La holding a obtenu au début du mois l'approbation par la justice de son plan de sauvegarde qui concernait également l'ensemble de la cascade de holdings du groupe de Jean-Charles Naouri, à savoir ses sociétés mères Foncière Euris, Finatis et Euris, ainsi que ses filiales Cobivia et HMB.
L'accord de refinancement conclu avec Fimalac porte sur des opérations de dérivés conclues en novembre dernier par Rallye, HMB et Cobivia avec différents établissements financiers et qui ne sont pas soumises au plan de sauvegarde.
Ces opérations de dérivés sont gagées sur 8,73% du capital de Casino. L'accord conclu avec Fimalac prévoit que ce dernier intervienne au cas où les établissements financiers décideraient d'exiger leurs garanties.
"Dans le contexte actuel sans précédent, il ne peut être exclu que le ratio de couverture susvisé ne soit pas respecté, ce qui pourrait entrainer la perte pour Rallye de 8,73% du capital de Casino. Le groupe Euris a donc souhaité se prémunir contre ce risque", est-il expliqué dans un communiqué.
DES LIQUIDITÉS EN ÉCHANGE DES ACTIONS GAGÉES
L'accord de refinancement prévoit que Fimalac finance la société Par-Bel 2, filiale d'Euris, afin que celle-ci puisse offrir une liquidité aux établissements financiers concernés qui auraient appréhendé des actions Casino.
"Dans une telle hypothèse, les actions ainsi acquises seraient directement transférées dans une fiducie-sûreté au bénéfice de Fimalac en garantie du financement consenti à Par-Bel 2", est-il précisé.
Si jamais la ligne de financement consentie par Fimalac à Par-Bel 2 n'était pas tirée avant le 31 décembre 2020, le groupe de Marc Ladreit de Lacharrière consentirait alors une ligne de crédit à Rallye d'une maturité de quatre ans et d'un montant maximum de 215 millions d'euros destinée au remboursement des opérations de dérivés en question.
Dans les deux cas, ce financement permettrait alors à Fimalac, qui détient à ce jour 2,6% du capital de Casino, de se renforcer au capital du groupe de distribution.
"Fimalac entend par cette nouvelle opération participer au soutien et au développement du groupe Casino", est-il indiqué dans le communiqué.
INVESTISSEMENT DANS EURIS
Le groupe diversifié de Marc Ladreit de Lacharrière, présent aussi bien dans le capital-investissement que dans les médias numériques, l'industrie du spectacle et l'hôtellerie, devrait aussi obtenir d'être représenté au conseil d'administration du distributeur.
La proposition sera faite par Jean-Charles Naouri lors de la prochaine assemblée générale de Casino, qui se déroulera le 19 mai.
L'accord conclu entre Rallye et Fimalac prévoit également que Fimalac ait la capacité pendant une durée de sept ans d'investir à hauteur de 49,99% dans Euris, société-mère de Rallye, par l’intermédiaire d'une nouvelle société holding qui serait détenue par Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino et contrôlerait Euris.
Cet accord de refinancement rappelle celui conclu au début du mois par Rallye avec l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, deuxième actionnaire de Casino.
Le magnat de l'énergie a accepté d'apporter jusqu'à 233 millions d'euros, via la société ESP Investment qu'il contrôle, pour refinancer les opérations de dérivés conclues par Rallye.
A la Bourse de Paris, l'action Rallye reculait lundi dans la matinée de 0,3% à 6,7 euros et le titre Casino perdait 1,03% à 34,74 euros, dans un marché globalement baissier.
(Blandine Hénault, édité par Gwenaëlle Barzic) OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20200330T071403+0000