ESSEN, Allemagne (Reuters) - La compagnie d'électricité allemande RWE attend un recul de son bénéfice en 2015 pour la troisième année consécutive, sous la pression de la baisse des prix de gros et de la concurrence des énergies nouvelles.
RWE, qui a conclu la semaine dernière la vente de sa filiale d'hydrocarbures DEA à l'oligarque russe Mikhail Fridman pour 5,1 milliards d'euros, anticipe un bénéfice d'exploitation compris entre 3,6 et 3,9 milliards d'euros cette année, ce qui représenterait une baisse de jusqu'à 10%. Le consensus est actuellement de 4,1 milliards d'euros selon les analystes interrogés par Reuters.
Pour 2014, le groupe créé il y a 117 ans a fait état d'un bénéfice opérationnel en baisse de 25% à 4,02 milliards d'euros, un résultat conforme aux attentes des analystes.
L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 9,8% à 6,47 milliards, à comparer à un consensus de 6,47 milliards, et le bénéfice net récurrent a chuté de 44,6% à 1,28 milliard, là encore supérieur aux attentes (consensus 1,27 milliard).
Longtemps considérés comme des groupes sûrs et pourvoyeurs de généreux dividendes, RWE et ses pairs E.ON (XETRA:EONGn) et EnBW ont dû se résoudre à de douloureuses restructurations marquées par des réductions d'effectifs, de moindres distributions aux actionnaires et des cessions d'actifs.
Après avoir réduit de moitié son dividende à 1 euro au titre de 2013, RWE a décidé de le maintenir à ce niveau pour 2014.
Lors de la conférence annuelle du groupe, le président du directoire, Peter Terium, a indiqué qu'entre 35 et 45% des centrales électriques du groupe n'étaient pas actuellement rentables.
RWE, dont l'endettement net s'élevait à 31,01 milliards d'euros à fin décembre, contre 31,71 milliards trois mois plus tôt, cherchera à renouer avec la croissance sans augmenter ses investissements, a-t-il ajouté.
Les dépenses d'investissement seront réduites à environ 2,5-3,0 milliards d'euros cette année, contre 3,4 millions en 2014, puis à quelque deux milliards en 2016. "Nous ne sommes pas sortis du bois", a admis Peter Terium.
Le directeur financier, Bernhard Günther, a de son côté indiqué que le groupe renonçait à fixer un plafond pour son ratio dette/Ebitda, qui s'est établi à 3,8 en 2014. "Notre priorité numéro un reste de pouvoir lever des capitaux à tout moment, même en temps de crise sur les marchés financiers", a-t-il déclaré.
(Christoph Steitz, Véronique Tison pour le service français)