Samsung Electronics (KS:005930) a sorti la tête de l'eau en publiant un bénéfice net en hausse de près de 30% au troisième trimestre, notamment grâce aux changes, et annoncé un rachat d'actions pour plus de 9 milliards d'euros.
Outre l'affaiblissement du won, ces bons résultats après sept trimestres consécutifs de baisse sont également imputables à une envolée remarquable de 60% du bénéfice opérationnel de l'activité "composants" du géant sud-coréen.
S'il reste le numéro un du smartphone, d'après les derniers chiffres de cabinets spécialisés, Samsung souffre dans ce domaine, où il a perdu des parts de marché face à l'américain Apple (O:AAPL) dans le haut de gamme et face à ses rivaux chinois en pleine expansion comme Xiaomi dans l'entrée de gamme.
Le dernier produit phare de Samsung, le Galaxy S6, lancé en avril, a connu un succès mitigé.
Au troisième trimestre, le groupe a enregistré une hausse de 29,3% de son bénéfice net qui s'est établi à 5.460 milliards de wons (4,3 milliards d'euros).
L'affaiblissement du won face au dollar américain a contribué selon Samsung à hauteur de 800 milliards de wons à ce bénéfice net, qui est essentiellement généré dans l'activité "composants", laquelle inclut notamment les puces et les écrans.
Le groupe a cependant averti que son bénéfice net pourrait repartir à la baisse au dernier trimestre, là encore en raison de l'évolution des changes.
Il a également annoncé jeudi qu'il rachetait et annulait pour 11.300 milliards de wons d'actions. Un processus en quatre temps à partir du 30 octobre qui durera environ trois mois.
"Samsung estime que le cours actuel de l'action et la valorisation boursière de Samsung Electronics sont très sous-évalués, tant sur le plan de leur capacité à générer des bénéfices qu'en ce qui concerne la valeur qu'ils reflètent de l'entreprise", a indiqué le groupe.
Ces annonces ont fait grimper de 4,9% le cours de l'action jeudi matin à la Bourse de Séoul.
- Amers actionnaires -
La capitalisation boursière de Samsung est proche de 200.000 milliards de wons. Mais l'importance de ses réserves de trésorerie, 70.000 milliards de wons, a fait grincer des dents certains investisseurs qui demandent une meilleure rémunération de l'actionnariat et un soutien du titre.
"Les investisseurs sont depuis longtemps insatisfaits quant à la politique de rémunération des actionnaires de Samsung et l'heure est venue de les apaiser", a déclaré à Bloomberg News Lee Seung-Woo, analyste chez IBK Securities à Séoul.
"Ils auraient été encore plus amers si Samsung avait de nouveau fait l'autruche."
Le groupe a indiqué que les dépenses en capital s'élèveraient cette année à 27.000 milliards de wons.
Afin d'amortir ses revers sur le marché des smartphones et capitaliser sur le succès de son activité de semi-conducteurs, Samsung a lancé en mai la construction d'une méga-usine à Pyeongtaek, un immense atelier de près de trois millions de mètres carrés situé à 70 kilomètres au sud de Séoul.
La hausse remarquable du bénéfice net de Samsung est bien sûr à relativiser au regard du plongeon que le groupe avait enregistré au troisième trimestre 2014 (-48,8%) et de l'effet de changes.
Mais elle montre également que la stratégie du groupe de se recentrer sur les semi-conducteurs est payante.
"Le marché de la mémoire est en croissance (...) en raison de la plus grande capacité des puces, du lancement de smartphones phares et d'une plus grande demande des centres de données", explique le groupe dans son communiqué.
L'activité "composants" a enregistré une hausse de 60% de son bénéfice net à 3.600 milliards de wons.
L'essentiel des composants étant vendus en dollars, Samsung bénéficie automatiquement d'un effet de change sur ses bénéfices en wons quand la devise sud-coréenne est faible.
Or à la fin du troisième trimestre, la valeur du billet vert face au won était 11% plus élevée qu'un an plus tôt.
"L'entreprise s'attend à une baisse de ses bénéfices au quatrième trimestre car elle n'anticipe pas un effet de changes aussi positif", prévient Samsung.
Le groupe coréen a également enregistré une hausse de 40% sur un an du bénéfice net de sa division "téléphones portables", en raison d'une "hausse importante" de ses ventes de smartphones.