par Jesús Aguado
MADRID (Reuters) - Banco Santander (MC:SAN), dynamique en Espagne et solide au Brésil, a vu son bénéfice net bondir de 36% au troisième trimestre tout en renforçant son bilan.
L'action de la banque espagnole, la plus grande de la zone euro par la capitalisation boursière, gagnait environ 3,5% mercredi vers 09h00 GMT à la Bourse de Madrid, parmi les meilleures performances du secteur bancaire européen (+1,51%).
Les analystes ont salué ses résultats sur son marché intérieur et au Brésil, son redressement en Grande-Bretagne et sa capacité à améliorer son bilan.
"Globalement, ces résultats semblent signifier que le redressement se poursuit, soutenu par une meilleure performance en Espagne et une amélioration au Royaume-Uni, étonnamment résistant", écrit BBVA (MC:BBVA) dans une note.
La diversification de Santander à l'étranger, en particulier au Brésil, lui a permis de mieux affronter les conditions difficiles rencontrées par ses concurrentes européennes depuis la crise financière.
Elle a publié mercredi un bénéfice net de 1,99 milliard d'euros sur la période juillet-septembre, supérieur aux prévisions des analystes, qui l'attendaient à 1,92 milliard.
Alors que les autorités ne cessent de réclamer aux banques européennes de renforcer leur bilan, Santander est parvenue à améliorer son ratio de fonds propres en pleine application (fully loaded) de 31 points de base pour le porter à 11,11%, soit au-delà de son propre objectif de 11% pour la fin de l'année.
"La génération de capital a été plus forte que prévu en raison d'une génération de capital organique et d'actifs pondérés des risques plus faibles", commente Goldman Sachs (NYSE:GS) dans une note.
LE POIDS DES CRÉANCES DOUTEUSES BAISSE
Le ratio de fonds propres de Santander reste néanmoins inférieur à celui de ses homologues européennes soumises à des tests de résistance de la part des autorités, dont les résultats seront publiés vendredi.
En tenant compte de la vente de son activité de crédit Wizink, ce ratio se serait établi à 11,20% fin septembre.
Au Brésil, où la banque espagnole réalise plus d'un quart de son profit, le bénéfice net du troisième trimestre s'est contracté de 6,1% sur un an. En excluant l'impact de la dépréciation de la devise brésilienne, il affiche en revanche un bond de 16,7% en raison d'une croissance solide des volumes d'activité.
En Espagne, son deuxième marché, le bénéfice net a quasiment triplé en raison notamment de la contribution positive de l'acquisition de Banco Popular (MC:POP) et d'une base de comparaison favorable avec le troisième trimestre 2017, au cours duquel elle avait dû inscrire des charges exceptionnelles.
Ce résultat en Espagne, où Santander a fait progresser sa part de marché de 15% à 17% en un trimestre, a aussi été gonflé par une hausse de 75% des revenus du trading.
Le bénéfice net en Grande-Bretagne, son troisième marché, a progressé de 2,1% mais Santander a subi une perte de 169 millions d'euros en Argentine en raison de l'hyperinflation dans ce pays.
Santander est aussi parvenue à réduire son ratio de créances douteuses au niveau du groupe, à 3,87% contre 3,92% précédemment, signe que les banques espagnoles nettoient leurs bilans plus rapidement que leurs homologues italiennes à la faveur de la reprise économique en Espagne.
La banque espagnole a déclaré qu'elle restait en passe d'enregistrer une croissance à deux chiffres de son bénéfice par action en 2018.
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)