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Sergio Marchionne, le patron à poigne qui a sauvé Fiat

Publié le 22/07/2018 09:23
L'Italo-canadienne Sergio Marchionne, patron de Fiat Chrysler (FCA) et de Ferrari, lors d'une conférence de presse, le 1er juin 2018 à Balocco, en Italie (Photo Piero CRUCIATTI. AFP)
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L'Italo-canadienne Sergio Marchionne, patron de Fiat Chrysler (FCA) et de Ferrari, lors d'une conférence de presse, le 1er juin 2018 à Balocco, en Italie (Photo Piero CRUCIATTI. AFP)

Le patron de Fiat Chrysler (FCA) et de Ferrari (NYSE:RACE), l'italo-canadien Sergio Marchionne, dont la maladie a précipité le départ, est un homme à poigne qui a redressé le groupe Fiat en 14 ans pour en faire un mastodonte international.

Peu connu en 2004 lors de son arrivée à la direction du constructeur turinois, alors au bord du gouffre, il a réussi à conquérir politiciens, médias et syndicalistes en Italie, tous fascinés par sa capacité à sauver le plus grand groupe du pays sans suppressions massives d'emplois.

En 2009, il a ajouté une dimension internationale à la marque italienne en s'alliant à l'américain Chrysler avec pour objectif de faire du groupe l'un des premiers constructeurs automobiles au monde, qui a enregistré en 2017 des résultats record.

Agé de 66 ans, ce bourreau de travail se préparait à passer la main en 2019, mais selon un communiqué de FCA, son état de santé s'est subitement détérioré quelques semaines après une opération et il ne pourra pas reprendre ses fonctions.

A contre-coeur, FCA, Ferrari et CNH Industrial, les trois groupes contrôlés par la famille Agnelli, ont donc réparti sur quatre personnalités différentes -- dont une femme -- toutes les casquettes qu'il portait.

- Franc-parler et main de fer -

Réduction de coûts, nouveaux modèles, attention portée au design: en 2005, ce manager au visage rond et à la voix rauque de fumeur -- il a arrêté l'an dernier selon la presse italienne --, fait sortir Fiat du rouge après quatre ans de pertes.

Certes, sa culture anglo-saxonne et son franc-parler ont fait grincer des dents dans la péninsule, où Fiat reste le premier employeur privé.

Ainsi, sa décision de fermer fin 2011 l'usine de Termini Imerese en Sicile et sa volonté de conditionner les investissements en Italie à une plus grande flexibilité des accords sociaux ont secoué le pays.

Derrière l'absence de manières et l'apparente décontraction du personnage presque toujours vêtu d'un pull-over sombre, se cache en effet un patron implacable qui, dès son arrivée chez Fiat, a renvoyé des dizaines de hiérarques et mis en avant une équipe de jeunes dirigeants.

"J'évalue en continu mes collaborateurs, je leur donne des notes et je leur dis +attention: à celui qui s'assoit, je lui retire la chaise+", raconte-t-il.

En 2014, il s'est même défait de Luca Cordero de Montezemolo, l'archétype des grands patrons "à l'Italienne" à la tête de Ferrari pendant près d'un quart de siècle.

Leur conférence commune n'avait alors pas manqué de piquant, entre l'aristocrate en costume et de l'enfant des Abruzzes devenu "self-made-man" au Canada, où sa famille a émigré quand il avait 14 ans.

"Je parlais anglais avec un fort accent italien. J'ai mis plus de six années à le perdre, six ans de perdus avec les filles", confiait-il en mai 2009.

Ne s'accordant à lui-même quasiment jamais de repos, Sergio Marchionne n'a pas hésité à imposer des cadences infernales à ses équipes pour prendre de vitesse la concurrence, comme lorsqu'il a décidé d'avancer de trois mois le lancement de la nouvelle Fiat 500 en 2007.

- Chrysler, son coup de maître -

Et lors de la crise de 2008, il ne perd pas une minute pour s'adapter. Alors qu'il ne jurait que par les "alliances ciblées", nouées au cas par cas depuis le divorce de Fiat avec l'américain General Motors (NYSE:GM) en 2005, il claironne qu'un choix s'impose: grossir ou mourir.

En janvier 2009, Fiat annonce son projet d'alliance avec Chrysler. En juin, l'Américain sort du dépôt de bilan, Fiat en prend le contrôle opérationnel sans débourser un centime et Marchionne en devient le directeur général.

Le patron dévoile ensuite immédiatement son projet de racheter l'allemand Opel mais il perd la bataille face au canadien Magna.

Sa dernière apparition publique remonte au 27 juin, quand il a remis une Jeep aux carabiniers de Rome: "Mon père était maréchal des carabiniers. Je retrouve toujours les valeurs avec lesquelles j'ai grandi et qui sont à la base de mon éducation: sérieux, honnêteté, sens du devoir, discipline, esprit de service".

Divorcé et père de deux enfants, M. Marchionne a étudié la philosophie, le droit et le management au Canada et débuté sa carrière comme spécialiste fiscal pour Deloitte and Touche.

Avant de rejoindre Fiat, il a été directeur général du groupe suisse SGS, numéro un mondial de la certification, dont il est toujours président.

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