par Ron Bousso
LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell (AS:RDSa) a plus que doublé son bénéfice net au premier trimestre, dépassant nettement les attentes des analystes, tandis que le rebond des cours du pétrole et de ses marges dans les activités de raffinage a permis de gonfler son chiffre d'affaires après quasiment trois années de difficultés.
La hausse de 55% des cours du pétrole en un an et la politique vigoureuse de réductions des coûts ont gonflé la génération de trésorerie, permettant à la compagnie anglo-néerlandaise de couvrir ses dépenses et son dividende tout en réduisant son endettement contracté avec l'acquisition de BG Group pour 54 milliards de dollars (49,4 milliards d'euros) l'an dernier.
Shell est toujours en passe d'atteindre son objectif consistant à réaliser pour 30 milliards de dollars de cessions d'actifs d'ici 2018 pour financer l'acquisition de BG. Il a déjà vendu environ 20 milliards de dollars d'actifs depuis 2016, notamment un important portefeuille en mer du Nord et l'essentiel de ses actifs dans les sables bitumineux au Canada.
"C'est désormais le troisième trimestre consécutif de couverture du dividende, ce qui, conjugué aux produits des cessions qui seront enregistrés dans le courant de l'année, donne à penser que Shell se met en situation d'avoir une bien meilleure performance cette année", a commenté Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Markets, dans une note.
A 09h57 GMT, l'action cotée à Londres prend 2,775% à 2.074 pence et celle cotée à Amsterdam gagne 2,48% à 24,54 euros, ce qui en fait l'une des principales contributrices à la hausse de 1,07% de l'indice sectoriel européen de l'énergie.
LE RATIO D'ENDETTEMENT BAISSE
Shell, première compagnie pétrolière européenne, a généré au premier trimestre un flux de trésorerie de 9,5 milliards de dollars, soit 13 fois plus qu'il y a un an et la meilleure performance de toutes les "majors" du secteur. La trésorerie disponible a grimpé à 5,2 milliards de dollars alors qu'elle était négative de 16,26 milliards de dollars il y a un an.
La compagnie anglo-néerlandaise a annoncé jeudi que son bénéfice net trimestriel, calculé à partir du coût actuel des approvisionnements et hors éléments exceptionnels, avait bondi de 142% à 3,75 milliards de dollars alors que les analystes attendaient 3,05 milliards de dollars selon un consensus fourni par le groupe lui-même.
Il avait été de 1,55 milliard de dollars il y a un an.
Shell s'inscrit ainsi dans le sillage de ses principales concurrentes européennes et américaines - Total (PA:TOTF), BP (LON:BP), Exxon Mobil (NYSE:XOM) et Chevron (NYSE:CVX) - qui ont toutes elles aussi publié des bénéfices trimestriels supérieurs aux prévisions.
"Nous avons constaté des améliorations notables dans les activités amont et la chimie, qui ont bénéficié d'une meilleure performance opérationnelle et de meilleures conditions de marché", a déclaré le directeur général, Ben van Beurden.
La production de pétrole et de gaz, soit les activités amont, a augmenté de 2% sur un an à 3,752 millions de barils équivalent pétrole.
Le ratio dette sur capitalisation boursière a baissé à 27,2% contre 28% au trimestre précédent.
Shell a maintenu le niveau de son programme d'investissements à 25 milliards de dollars cette année, soit le bas de sa fourchette d'objectif à long terme.
(Bertrand Boucey pour le service français)