par Anjali Athavaley
NEW YORK (Reuters) - Sprint a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice trimestriel pour la première fois en trois ans et son directeur général a dit qu'une annonce sur des pourparlers de fusion devrait intervenir dans un "avenir proche", ce qui a permis à l'action du quatrième opérateur mobile américain de s'envoler de plus de 10% à Wall Street.
Sprint, dont l'actionnaire majoritaire est le japonais SoftBank, étudie plusieurs scénarios de rapprochement soit avec un autre opérateur mobile comme T-Mobile US (NASDAQ:TMUS), soit avec le cablô-opérateur Charter Communications.
L'opérateur est aussi en pleine restructuration afin de renforcer son bilan pour faire face à une vive concurrence sur un marché américain saturé.
Les analystes soulignent toutefois que l'entreprise est très endettée tandis que la stratégie d'accroissement de la base d'abonnés poursuivie par le directeur général Marcelo Claure a été conduite à coup de promotions.
Lors d'une téléconférence sur les résultats de l'entreprise, Claure a dit qu'elle pouvait très bien rester indépendante mais que les synergies qui résulteraient d'une fusion seraient préférables.
S'il n'a donné aucun détail sur les pourparlers en vue d'une opération, il a dit que Sprint ferait à ce sujet une annonce "qui devrait intervenir dans un avenir proche."
"Nous avons de très nombreuses options et nous avons eu des discussions avec un très grand nombre de parties différentes", a-t-il dit.
Il s'est déclaré surpris que Charter ait dit ne pas être intéressé par une acquisition de Sprint sachant que Sprint n'a jamais été proposé à Charter pour que ce dernier l'achète. Sprint était plutôt un élément "d'un montage plus important dont il a été fait état."
Sprint a proposé de fusionner avec Charter Communications au travers d'une transaction complexe au terme de laquelle naîtrait une nouvelle société contrôlée par lui, avaient dit vendredi des sources au fait du dossier à Reuters.
"Les discussions avec T-Mobile ont été encourageantes, les discussions avec d'autres partenaires ont été encourageantes", a dit Claure à des journalistes. "Tout le monde a fait preuve de beaucoup d'intérêt pour évaluer Sprint en tant que partenaire potentiel d'une fusion."
Vers 15h40 GMT, l'action s'envole de 10,84% à 8,85 dollars à la Bourse de New York.
Le caractère public des différentes discussions en vue d'une fusion peuvent toutefois poser problème, a prévenu Craig Moffett, analyste chez MoffettNathanson.
"Le risque le plus évident est qu'en courtisant de manière aussi manifeste un prétendant après l'autre, Sprint finisse par être perçue comme une marchandise avariée."
Sprint a dit avoir diminué ses coûts de 370 millions de dollars (313,3 millions d'euros) sur le trimestre et s'attend à une réduction supplémentaire de 1,3 à 1,5 milliard de dollars d'une année sur l'autre pour l'exercice en cours.
Le bénéfice net est ressorti à 206 millions de dollars au titre du premier trimestre de son exercice fiscal 2017, soit 5 cents par action, contre une perte de 302 millions de dollars (8 cents par action) un an auparavant.
Le chiffre d'affaires est ressorti à 8,16 milliards de dollars contre 8,01 milliards un an auparavant.
Les analystes s'attendaient en moyenne à une perte nette d'un cent par action pour un CA de 8,11 milliards de dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.
En juin, Sprint a lancé une nouvelle campagne promotionnelle offensive offrant un forfait illimité données-texte et voix pour les clients disposant déjà d'un téléphone mobile.
L'opérateur a gagné 88.000 abonnés mensualisés sur la période contre 173.000 sur la même période de 2016.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)