Standard Chartered (LONDON:STAN) va supprimer 2000 postes supplémentaires en 2015 après les 2000 supprimés en octobre (Photo Alex Ogle. AFP)" title="La banque britannique Standard Chartered va supprimer 2000 postes supplémentaires en 2015 après les 2000 supprimés en octobre (Photo Alex Ogle. AFP)"/>
Les mesures d'économie engagées l'an dernier par Standard Chartered vont entraîner la suppression de 4.000 postes, a indiqué jeudi cette banque britannique qui a décidé d'arrêter le courtage d'actions pour les investisseurs institutionnels.
Standard Chartered, qui concentre son activité en Asie et dans les pays émergents, a supprimé 2.000 postes depuis le mois d'octobre et prévoit la disparition de 2.000 postes supplémentaires en 2015, en majorité des départs non remplacés.
Sur ce total, 200 postes vont être supprimés dans les activités déficitaires de courtage d'actions pour les investisseurs professionnels auxquelles le groupe a décidé de mettre fin, permettant une économie de 100 millions de dollars américains (84,7 millions d'euros) en 2016.
Cette décision correspond à la volonté de la banque de "se séparer d'activités non fondamentales ou sous-performantes, ou de les restructurer" comme annoncé en octobre dans le plan de rationalisation qui prévoit au moins 400 millions de dollars d'économies en 2015.
"Le groupe est en voie de réaliser ses objectifs", a assuré le PDG, Peter Sands, dans un communiqué.
Dans la banque de détail, 22 succursales ont été fermées au second semestre 2014 pour un total de 80 à 100 fermetures escomptées à terme. Ces coupes claires doivent contribuer pour moitié aux économies attendues en 2015.
Le reliquat proviendra de la réduction de dépenses dans d'autres activités de banque et de synergies au niveau du groupe.
- "Solvabilité dégradée" -
Le titre Standard Chartered, tombé en 2014 à son plus bas niveau depuis 2008, a clôturé en hausse de 2,86% jeudi à Hong Kong, à 115 dollars de Hong Kong (12,5 euros), dans un marché apprécié de 0,65%.
"Les investisseurs sont rassurés par le fait que Standard Chartered mette bien en oeuvre ses mesures de réduction des coûts", a expliqué Edmond Law, analyste chez UOB-Kay Hian, cité par Bloomberg News. "Fixer le cap sur le coeur de métier de la banque est la bonne option", a-t-il ajouté.
Le courtage d'action est "une petite activité déficitaire, donc la retirer est un geste positif pour une banque en difficulté", a abondé Chirantan Barua, analyste chez Sanford C. Bernstein. "Réduire les dépenses de 400 millions de dollars, c'est un peu début, mais cela ne résout pas vraiment les problèmes structurels de rentabilité et de capitalisation de la banque", a nuancé toutefois l'analyste.
Les courtiers étaient d'ailleurs moins enthousiastes à la Bourse de Londres, où l'action Standard Chartered est aussi cotée et ne montait que de 1,08% à 972,20 pence à une heure de la clôture, alors que l'indice FTSE-100 des valeurs vedettes bondissait de 2,25%.
Après dix ans de croissance consécutive, Standard Chartered, qui génère 75% de son chiffre d'affaires en Asie, reste bénéficiaire mais ses résultats opérationnels déclinent depuis deux ans sous l'effet du ralentissement économique dans certains pays émergents de la région. La chute des cours des matières premières a lourdement pesé sur ses revenus de courtage en 2013, de même que les pertes sur créances.
La banque a par ailleurs écopé l'an dernier d'une amende de 300 millions de dollars aux Etats-Unis pour non respect de ses engagements en matière de blanchiment d'argent. Elle avait déjà dû verser 667 millions de dollars en 2012 pour des transactions financières avec l'Iran, mais également la Birmanie, la Libye et le Soudan, visés par des sanctions américaines.
L'agence Standard & Poor's avait abaissé la note de la banque fin novembre pour la première fois depuis le début de sa notation en 1994, sanctionnant une "solvabilité dégradée".