L'agrochimiste suisse Syngenta, actuellement en phase de rachat par le géant chinois de la chimie ChemChina, espère que l'opération, qui attend notamment le feu vert de Bruxelles, pourra être bouclée durant le deuxième trimestre.
Le délai pour clore l'opération, la plus grosse jamais réalisée par un groupe chinois à l'étranger, a déjà été repoussé à plusieurs reprises, faute d'avoir encore obtenu toutes les autorisations réglementaires.
Mais le processus est désormais bien avancé a fait valoir le groupe bâlois lors de la publication de ses résultats annuels.
A ce jour, 13 autorités réglementaires ont déjà donné leur accord. Le rapprochement doit cependant encore être approuvé par le Brésil, le Canada, la Chine, l'Inde, le Mexique, les États-Unis, ainsi que l'Union Européenne.
"L'année 2017 marquera un tournant pour Syngenta, avec la clôture attendue de la transaction avec ChemChina au deuxième trimestre", a déclaré Erik Fyrwald, le directeur général du groupe suisse, cité dans le communiqué.
Début janvier, ChemChina et Syngenta ont demandé aux autorités européennes un délai supplémentaires de 10 jours pour étendre l'examen du dossier, leur laissant ainsi jusqu'au 12 avril pour soumettre des propositions.
Le 13 janvier, les deux sociétés ont également soumis un dossier formel auprès de l'autorité américaine de la concurrence (FTC) pour lui proposer, là aussi, des aménagements.
- Un secteur en pleine concentration -
En février 2016, ChemChina avait dévoilé une offre de 43 milliards de dollars (40 milliards d'euros au taux actuel) pour s'emparer de Syngenta.
Ce projet de fusion intervient toutefois alors que le secteur de l'agrochimie est en pleine concentration, entre le projet de rapprochement des américains Dow Chemical et DuPont (NYSE:DD), ainsi que de l'allemand Bayer (DE:BAYGN) qui entend racheter l'américain Monsanto (NYSE:MON).
En novembre, la Commission européenne avait ouvert une enquête approfondie sur ce projet sino-suisse afin de déterminer si cette fusion risquait de réduire la concurrence dans les produits phytosanitaires, et se traduire in fine par des hausses de prix ou un moindre choix pour les agriculteurs.
La semaine passée, des sources proches du dossier ont toutefois indiqué à l'AFP que de nombreux indices laissaient penser que ChemChina et Syngenta étaient en bonne voie pour obtenir le feu vert de Bruxelles.
En 2016, Syngenta a vu son bénéfice net se contracter de 12% par rapport à l'année précédente, à 1,1 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros), sous l'effet de charges de restructurations et de moins-values liées notamment à l'opération avec ChemChina.
Son chiffre d'affaires a lui fléchi de 5% à 12,7 milliards de dollars, au terme d'une année "difficile pour l'industrie agroalimentaire" alors que les prix agricoles sont restés bas.
A 15H10 GMT, l'action Syngenta s'apprécie de 1,03% à 429,80 francs suisses, alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la place suisse se replie de 0,30%.
Le conseil d'administration de Syngenta a décidé de convoquer ses actionnaires pour l'assemblée générale annuelle en juin, avant la clôture de l'opération, précisant qu'il ne versera pas de dividende cette année.
L'offre de ChemChina prévoit le versement d'un dividende extraordinaire de 5 francs suisses par action, a-t-il cependant rappelé.