par Sinead Cruise, Angelika Gruber et Lawrence White
LONDRES (Reuters) - La banque suisse UBS a informé ses employés qu'elle allait adopter une approche "décentralisée" pour le redéploiement de ses effectifs londoniens après la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), la majorité des transferts s'effectuant vers Francfort.
Ces transferts devraient concerner moins de 200 employés, a dit à Reuters une source informée de ces projets. UBS emploie actuellement environ 5.000 personnes à Londres.
La logique de ce redéploiement est de rapprocher les employés d'UBS de leurs clients et le personnel concerné sera informé dans les prochains mois, écrit UBS dans une note interne vue par Reuters.
La banque suisse annonce par ailleurs dans son rapport annuel publié vendredi qu'elle intégrera son entité britannique UBS Limited dans ses activités européennes basées à Francfort, UBS Europe SE, si la Grande-Bretagne et l'UE ne parviennent pas à conclure un accord sur une période de transition à la suite du Brexit.
Cette opération serait réalisée avant la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE prévue le 29 mars 2019.
"A la suite d'une analyse approfondie, tenant compte notamment de vos réflexions, nous avons opté pour un modèle plus décentralisé et prévoyons de rentabiliser notre activité existante UBS Europe SE et son réseau dense", écrit Andrea Orcel, patron de la banque d'investissement d'UBS, dans la note au personnel.
Après le Brexit, les banques dont les activités européennes sont basées à Londres devraient perdre le passeport leur permettant d'exercer dans l'ensemble de l'UE. Elles réfléchissent donc aux moyens de conserver ce passeport, notamment en délocalisant le siège de leurs activités européennes, et plusieurs villes, dont Paris, ont lancé des campagnes de séduction pour tenter de les attirer.
La banque américaine Goldman Sachs (NYSE:GS) a annoncé cette semaine qu'elle avait commencé à transférer certains cadres vers Francfort. Standard Chartered (LON:STAN) a pour sa part débuté les entretiens d'embauche pour une vingtaine de postes délocalisés à Francfort, a dit son directeur financier à Reuters.
(Avec Hans Seidenstuecker; Bertrand Boucey pour le service français)