Le regain d’escalade protectionniste a eu raison du léger optimisme apparu sur les marchés financiers suite aux résultats des élections européennes, marquées par une hausse moins importante que prévu des courants eurosceptiques. Comme il fallait s’y attendre, après le relèvement par les Etats-Unis des tarifs douaniers de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises, la Chine a réagi d’abord par les mots – en décrivant l’attitude des Etats-Unis comme un « terrorisme économique » – ensuite par les actes. Cette contre-offensive chinoise s’est déroulée à deux niveaux. Dans un premier temps, l’Empire du Milieu a créé lui aussi une liste noire d’entreprises étrangères, en écho aux offensives américaines contre Huawei. Le nom de FedEx (NYSE:FDX), blue chip américaine, est régulièrement cité, même si aucune liste officielle n’a été publiée. Dans un second temps, Pékin a rehaussé elle aussi ses droits douaniers sur environ 6 000 produits américains.
Pour rajouter encore à la confusion, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur l’immigration. Ainsi, à raison de 5% par mois, les importations mexicaines aux Etats-Unis pourraient être taxées jusqu’à un maximum de 25% en octobre si Mexico ne réalise pas suffisamment de progrès dans la lutte contre l’immigration clandestine. Une perspective qui a suscité de grandes craintes pour tous les secteurs dépendants du marché mexicain, principalement l’automobile, provoquant de forts dégagements sur General Motors (NYSE:GM) ou Ford. Cette décision du Président Trump d’ouvrir un nouveau front dans sa croisade protectionniste a renforcé les craintes d’un ralentissement plus prononcé de l’économie mondiale, ce qui a plombé les bourses, avec fort recul des indices (Dow Jones : -3%, à 24 815 points ; EuroStoxx 50 : -2,1%, à 3 280 points) et un plongeon des cours du pétrole (-11,1%, à 52,6 dollars pour le WTI et
-6,1%, à 64,5 dollars pour le Brent).