par Paul Sandle
LONDRES (Reuters) - Vodafone (LON:VOD) a souffert au dernier trimestre 2017 d'une intense concurrence en Espagne, notamment d'Orange, et en Italie, ce qui a ralenti sa croissance.
Le titre du deuxième opérateur de téléphonie mobile au monde derrière China Mobile perd 3,47% jeudi à 11h55 GMT en Bourse de Londres, deuxième plus forte baisse de l'indice FTSE-100 (-0,12%). Il est aussi le principal contributeur au recul de l'indice européen des télécoms (-0,6%).
Vodafone a enregistré une hausse de 1,1% de son chiffre d'affaires organique au cours des trois derniers mois de 2017, troisième trimestre de son exercice fiscal décalé. Cela constitue un ralentissement par rapport à la croissance de 1,7% réalisée au premier semestre.
Le groupe britannique a aussi été pénalisé par la faiblesse de son marché domestique, où il a modifié son mode de calcul du coût des appareils.
Le ralentissement constaté en Italie est pour sa part intervenu avant même l'arrivée d'un nouveau concurrent, le français Iliad (PA:ILD), attendue cette année.
Vodafone affirme néanmoins être en passe d'atteindre son objectif d'une croissance d'environ 10% de son bénéfice brut ajusté sur l'ensemble de l'exercice, d'autant que la concurrence est devenue un peu moins vive en Espagne depuis la fin du dernier trimestre 2017.
"Cela a été un trimestre marqué par de très fortes promotions, Orange en particulier ayant été assez agressif en s'en prenant en particulier à nous", a déclaré à la presse le directeur financier, Nick Read, au sujet du marché espagnol, sur lequel Vodafone est en concurrence avec l'opérateur français et avec l'espagnol Telefonica (MC:TEF).
"Clairement, nous avons dû réagir et nous avons dans une certaine mesure subi des pertes d'abonnés. Toutes ces promotions ne sont désormais plus d'actualité", a-t-il ajouté.
Les analystes de Bernstein ont jugé les performances en Grande-Bretagne et en Espagne "couci-couça" et ont exprimé une inquiétude particulière face à la détérioration subie en Italie.
"Cela indique une concurrence corrosive, malgré les changements (à la tête de) Telecom Italia", ont-ils dit. "Et tout cela avant l'arrivée d'Iliad sur le marché?"
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)