par Edward Taylor
WOLFSBURG, Allemagne (Reuters) - Volkswagen (DE:VOWG_p) a annoncé mardi le lancement de quelque 70 nouveaux modèles électriques d'ici 2028 et a prévenu que cette mutation entraînerait des suppressions de postes.
Le constructeur automobile allemand accélère dans l'électrique alors que la marge d'exploitation de sa principale marque, VW, a chuté l'an dernier à 3,8%, contre 4,2% en 2017, pénalisée par l'introduction de nouvelles normes antipollution.
Il prévoit désormais de construire 22 millions de voitures sur ses plates-formes de véhicules électriques d'ici 2028, contre 15 millions de voitures estimées précédemment.
La marque VW se prépare à commercialiser un nouveau véhicule électrique en 2020. Elle vise aussi un taux de rentabilité opérationnelle de 6% d'ici 2022, mais cela impliquera de supprimer des emplois.
"La réalité, c'est que la construction d'une voiture électrique nécessite environ 30% moins d'efforts qu'une voiture à moteur à combustion interne", a expliqué le président du directoire Herbert Diess lors d'une conférence de presse.
Cela signifie que nous devons procéder à des suppressions d'emplois, a-t-il dit.
En Bourse, le titre Volkswagen cédait 0,37% à 11h30, contre un gain de 0,35% pour l'indice européen des valeurs automobiles.
Volkswagen se concentre sur les voitures électriques après le scandale de fraude aux émissions polluantes qui lui a coûté plus de 27 milliards d'euros et a entaché sa réputation.
Le groupe a publié mardi ses résultats financiers annuels complets. Il avait déjà fait état fin février d'un bénéfice opérationnel en hausse de 0,7% à 13,92 milliards d'euros, sous le consensus qui était de 14,53 milliards.
Les marques haut de gamme Audi et Porsche ont réalisé le gros du bénéfice d'exploitation du groupe en 2018. Avant éléments exceptionnels, le bénéfice d’exploitation d’Audi est ressorti à 4,7 milliards d’euros et celui de Porsche à 4,1 milliards d’euros, contre 3,2 milliards pour VW.
La marge d'exploitation de Porsche a atteint 17,4%.
Mais la rentabilité d'Audi a reculé en raison d'une charge de 1,2 milliard d'euros liée au diesel et à un retard dans la mise en conformité de ses véhicules avec la nouvelle norme européenne de contrôle des émissions polluantes WLTP.
Volkswagen a maintenu ses perspectives, réaffirmant qu'il prévoyait pour 2019 une croissance de son chiffre d'affaires pouvant atteindre 5% et une rentabilité opérationnelle entre 6,5% et 7,5%.
Quant à la marque Bentley, elle a subi en 2018 une perte d'exploitation de 288 millions d'euros, après un bénéfice de 55 millions d'euros un an auparavant, pénalisée par des retards de production de la nouvelle Continental (DE:CONG) GT et les effets de change.
(Catherine Mallebay-Vacqueur et Dominique Rodriguez pour le service français)