BERLIN (Reuters) - Volkswagen a eu des discussions avec certains actionnaires de Fiat Chrysler Automobiles en vue d'un éventuel rachat du constructeur automobile italien, rapporte jeudi le mensuel allemand Manager Magazin sur son site internet, en citant des sources du secteur non identifiées.
Les actionnaires actuels de Fiat veulent se recentrer sur la marque de luxe Ferrari et se désengager des activités grand public, explique le magazine, sans plus de précision.
L'action Fiat gagnait 1,64% à 7,7250 euros vers 14h10 à la Bourse de Milan, après un plus haut à 7,99 euros. A Francfort, le titre Volkswagen perdait 1,96% au même moment à 185,40 euros.
Un porte-parole de Fiat a déclaré dans un communiqué publié jeudi que le constructeur italien n'avait eu aucune discussion avec Volkswagen au sujet d'un rachat.
Le groupe allemand a de son côté refusé de commenter l'article de Manager Magazin. Exor, la holding de la famille Agnelli, qui détient 30% de Fiat, n'avait aucun commentaire à faire dans l'immédiat.
Le mensuel allemand précise que Volkswagen et les actionnaires de Fiat sont encore loin d'être parvenus à un accord sur le prix d'un éventuel rachat.
S'il prenait le contrôle de Fiat Chrysler, Volkswagen pourrait s'appuyer sur le réseau de distribution de la marque américaine pour se renforcer aux Etats-Unis, deuxième marché automobile du monde, où sa marque phare VW est toujours à la peine.
Martin Winterkorn, le président du directoire du groupe allemand, avait déclaré en mars, lors de la conférence de presse annuelle du groupe, que VW n'avait aucun projet de croissance externe et qu'il privilégiait l'intégration de son réseau, qui regroupe déjà 12 marques.
Volkswagen, qui disposait fin mars d'un trésor de guerre de près de 18 milliards d'euros, a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour Alfa Romeo, l'une des marques de Fiat, des avances à chaque fois repoussées par l'administrateur délégué du groupe italien Sergio Marchionne.
Au cours de clôture de mercredi, Fiat affichait une capitalisation boursière de 9,54 milliards d'euros selon les données Reuters.
(Andreas Cremer, avec Agnieszka Flak à Milan,; Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français)