par Angela Moon
NEW YORK (Reuters) - La future "saison" des résultats sera le prochain centre d'intérêt de Wall Street, ne serait-ce que pour savoir si la Bourse peut encore décrocher de nouveaux records après que le Dow Jones eut terminé jeudi pour la première fois au-dessus des 17.000 points.
Beaucoup d'éléments laissent penser que les résultats du deuxième trimestre pourraient surprendre dans le bon sens, au point qu'il existerait une chance infime qu'ils inscrivent une croissance à deux chiffres, ce qu'ils n'ont plus fait depuis près de trois ans.
Après la solide statistique de l'emploi de jeudi, certains économistes n'hésitent pas à évoquer une croissance de 4% au deuxième trimestre, ce qui serait un retournement spectaculaire après la contraction du PIB de 2,9% du trimestre précédent.
Des analystes interrogés par Reuters anticipent au deuxième trimestre une hausse des bénéfices de 6,2%. Ils prévoient 10,9% de croissance au troisième trimestre et 11,9% le trimestre suivant. Il faut remonter au troisième trimestre 2011 pour voir les sociétés composant l'indice S&P-500 inscrire un taux de progression des bénéfices à deux chiffres, alors de 18%.
"Il y a une chance que les bénéfices soient à deux chiffres ce trimestre mais une chance très faible. La forte statistique de l'emploi peut se traduire par de meilleurs résultats mais ça ne peut pas être immédiat", dit Thim Ghriskey (Solaris Group).
Comme à l'accoutumée, l'aluminier Alcoa ouvrira le bal des résultats, dès mardi, après la clôture de la Bourse.
Sur 133 pré-annonces faites par des sociétés du S&P jusqu'à présent, 97 ont été négatives, 24 positives et 12 conformes aux attentes, selon des données de Thomson Reuters. Cela donne un rapport négatif-positif de 4-1 pour le deuxième trimestre, le plus faible depuis le quatrième trimestre 2012, contre 5,9-1 pour le premier trimestre et 5,5-1 pour le deuxième trimestre 2013.
Un autre élément positif est que la croissance réelle des résultats tend à dépasser la croissance prédite d'un bel écart car les sociétés et les analystes qui les suivent tendent à les sous-estimer. Cet écart est en moyenne de 5,7 points depuis le quatrième trimestre 2009, lorsque les résultats de société ont à nouveau crû.
Avec des indices Dow et S&P en territoire record et un PER du S&P de 15,6, le plus élevé depuis neuf ans, une forte poussée haussière des résultats serait une évolution bienvenue pour les investisseurs.
"Nous avons tellement progressé que de bonnes statistiques ne suffiront plus à pousser le marché beaucoup plus haut; cela est du ressort des résultats de sociétés à présent", résume Rick Meckler (LibertyView Capital Management).
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)