FRANCFORT (Reuters) - Jens Weidmann, le président de la Bundesbank allemande, a exprimé jeudi son accord avec les mesures exceptionnelles prises par la Banque centrale européenne (BCE) face à la crise du coronavirus tout en mettant en garde les gouvernements contre une accoutumance aux financements à bas coût.
La BCE a clairement laissé entendre la semaine dernière qu'elle préparait de nouvelles mesures de soutien pour décembre, ce qui pourrait se traduire par une augmentation et une prolongation de son programme d'achats d'actifs, afin d'aider les Etats et les économies de la zone euro à encaisser le choc de la deuxième vague de la pandémie.
Jens Weidmann, considéré comme le principal tenant de l'orthodoxie monétaire au sein de la BCE, a dit s'attendre à ce que les conséquences économies de cette deuxième vague soient moins lourdes que celles de la première, sans pour autant critiquer la stratégie de la banque centrale.
"Il est important que la politique monétaire reste expansionniste car la dégradation économique pèse sur les perspectives d'inflation et un manque de liquidité dans le système financier pourrait dangereusement aggraver la crise", a-t-il dit dans une intervention à distance à l'occasion d'un colloque à Londres.
Mais il a averti les gouvernements qu'ils ne devaient pas s'habituer à des taux d'intérêt quasi nuls et il s'est refusé à exclure un retour de l'inflation.
"L'argent pas cher pourrait être considéré de plus en plus comme la nouvelle norme, a-t-il dit. Dans ces conditions, même des niveaux d'endettement élevés pourraient sembler supportables pour les gouvernements. Mais que se passera-t-il si les conditions changent ?"
(Francesco Canepa, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)