PARIS (Reuters) - Plusieurs chefs d'entreprises, allant de grands groupes du CAC 40 à des PME, s'alarment des conséquences du programme de Marine Le Pen mardi dans les colonnes des Echos, évoquant des conséquences "mortifères" ou "catastrophiques" de la sortie de l'euro.
"C'est une ineptie irresponsable de dire que l'on pourrait revenir au franc sans délai et sans dommage", déclare Michel-Edouard Leclerc, président du groupe Leclerc.
Le président de Michelin (PA:MICP), Jean-Dominique Senard, évoque de son côté, avec le retour au franc, un facteur de "complexité" générateur de nouveaux coûts et une dégradation de la valeur de la monnaie qui conduirait son groupe à relever ses prix en France pour protéger ses marges.
Le PDG de Veolia (PA:VIE), Antoine Frérot, prédit une "catastrophe pour les entreprises françaises et les habitants" avec la sortie de la France de l'euro.
Marie-Hélène Radigon, vice-présidente d'ESP Groupe, une PME qui fabrique des équipements pour pompes hydrauliques, évoque aussi une "catastrophe" pour son entreprise de 15 salariés, ajoutant : "Dans un tel scénario, je mets la clé sous la porte et je vais ailleurs".
Pour Frédéric Coirier, président du directoire des Cheminées Poujoulat, une entreprise qui exporte 25% de ses produits, le programme de Marine Le Pen est "mortifère, il nous coupe de nos marchés et il enchérit nos coûts".
Martin Bouygues (PA:BOUY), PDG du groupe Bouygues , dit ne pas envisager l'élection de Marine Le Pen, ajoutant : "Les catastrophes économiques, très peu pour moi. Le monde est déjà assez dur comme ça".
(Yann Le Guernigou, édité par Pascale Denis)