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France: Le pari manqué du transfert de patients pour la 3e vague

Publié le 09/04/2021 18:41
Mis à jour le 09/04/2021 18:45
© Reuters. FRANCE: LE PARI MANQUÉ DU TRANSFERT DE PATIENTS POUR LA 3E VAGUE

par Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - A la mi-mars, le chef du service des urgences de l'hôpital Avicenne à Bobigny, Frédéric Adnet, espérait transférer une dizaine de ses patients atteints par le COVID-19 vers des régions moins touchées afin de libérer des places en réanimation. Peine perdue.

Il s'est heurté, comme des dizaines d'autres médecins de réanimation en France, à un refus net des familles, qui redoutent l'éloignement de leurs proches alors qu'un pronostic vital était engagé. Un seul patient de son hôpital a finalement été transféré.

Ces refus ont mis le gouvernement dans l'embarras.

L'exécutif espérait par ce moyen soulager la pression des hôpitaux d'Île-de-France et des Hauts-de-France, régions les plus touchées par l'épidémie, et retarder le plus possible l'instauration de mesures de confinement strictes.

Frédéric Adnet, qui se basait sur le succès des transferts de la première vague, a été le premier surpris.

L'année passée, 252 patients franciliens avaient pu être évacués en trois semaines vers des hôpitaux moins saturés. Des centaines d'autres ont été transférés du Grand-Est. La France avait attiré l'attention du monde entier en affrétant des dizaines de TGV pour transporter les patients malades.

"On a été grisé par le succès de la première vague", dit le réanimateur. "C'était un copier-coller. On a pensé à tort qu'on pouvait le reproduire facilement."

Les hôpitaux franciliens s'étaient donnés cette fois-ci pour objectif d'évacuer une centaine de patients par semaine, dit-il. Pour l'instant, seuls 35 transferts ont été organisés, selon l'Agence régionale de santé d'Île-de-France.

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DROIT DE VISITE

La situation actuelle est très différente, explique Bruno Megarbane, chef du service des réanimations de l'hôpital Lariboisière à Paris. L'année précédente, les hôpitaux ont été pris de court par la vague. La plupart ont donc interdit les visites des familles.

"Que le patient soit à 5 ou 500 kilomètres, ça ne changeait pas grand-chose", rappelle le médecin.

Les transferts n'étaient d'ailleurs pas optionnels car le système était complètement à bout, explique Stéphane Gaudry, professeur de médecine à l'Hôpital Avicenne. Des mesures de confinement très strictes avaient été prises, ce qui ne laissait guère de marges de manoeuvre.

Cette année, les services de réanimation ont maintenu les visites, conscients de l'importance que ces moments revêtent pour les familles. Les services de soins publics et privés se sont davantage coordonnés, permettant encore, par un jeu de chaises musicales, de trouver quelques places.

Et surtout, des mesures de restriction pouvaient encore être prises, selon des soignants et des familles critiques des décisions d'Emmanuel Macron, lequel a tardé, selon eux, à reconfiner.

"On ne peut pas dire: 'on ne va pas confiner pendant quatre semaines car ce n'est pas possible de ne pas avoir de relations sociales', alors que les gens entre la vie et la mort ne peuvent pas avoir leurs proches auprès d'eux", dit Stéphane Gaudry.

"A un moment donné, le gouvernement a évoqué le fait de ne plus demander l'autorisation des familles. Ça me parait déraisonnable et inhumain", ajoute le médecin.

CONSEIL DE DÉFENSE

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Le 17 mars, Emmanuel Macron décide en conseil de défense de confiner les Parisiens et le nord de la France. Une source gouvernementale dira par la suite à Reuters que l'échec des transferts a pesé dans cette décision.

"Objectivement, on n'a pas fait toutes les évacuations sanitaires qu’on pouvait faire", regrette cette source. "On va confiner 13 millions de personnes alors qu’on n'a pas poussé les murs partout."

La pression reste forte dans les hôpitaux, alors que la troisième vague continue de monter, montrant seulement une légère inflexion dans le taux de contamination. La France dénombrait 5.705 patients en réanimation jeudi.

Les transferts restent un "outil précieux" a dit le ministre de la Santé, Olivier Véran sur France Inter le 1er avril.

Au centre hospitalier de Lille, le chef du service des urgences, Patrick Goldstein, qui coordonne tous les transferts de la région des Hauts-de-France, est en capacité d'organiser un ou deux transferts par jours, alors qu'il faudrait, selon lui, en réaliser entre cinq et dix.

"Le transfert des patients est une politique essentielle, indispensable", dit-il, estimant qu'il est temps de se passer du consentement des familles, à l'image de la Belgique, qui informe uniquement de l'évacuation.

"Ce qu'on demande aux familles est complexe, déchirant. Mais c'est une action solidaire indispensable", dit-il.

(Caroline Pailliez, avec la contribution de Michel Rose, édité par Jean-Michel Bélot)

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