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Les familles d'otages vivent un dilemme avec l'invasion programmée de Gaza

Publié le 23/10/2023 21:43
Mis à jour le 23/10/2023 21:45
© Reuters. Photo d'archives d'une table à manger est dressée avec des chaises vides qui représentent symboliquement des otages et des personnes disparues avec des familles qui attendent leur retour à la maison, à la suite d'une infiltration meurtrière par des

par Emily Rose et Crispian Balmer

JERUSALEM (Reuters) - Alors qu'Israël se prépare à lancer une opération terrestre d'envergure dans la bande de Gaza, de nombreuses familles d'otages détenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre demandent au gouvernement de faire preuve de retenue et de privilégier plutôt des négociations pour obtenir la libération de leurs proches.

Mettant en exergue un douloureux dilemme dans le pays tout entier, d'autres familles préviennent cependant que des efforts de médiation pourraient nécessiter des années et placent leurs espoirs dans l'armée pour retrouver, avant qu'il ne soit trop tard, les hommes, femmes et enfants détenus par le Hamas.

Les combattants du Hamas ont enlevé 222 personnes durant leur incursion dans plusieurs localités israéliennes lors de laquelle ils ont tué 1.400 personnes. De nombreux otages sont des binationaux disposant aussi d'un passeport américain ou européen.

Ces otages seraient cachés en différents endroits de la bande de Gaza, où le Hamas dispose d'un réseau de tunnels. L'enclave palestinienne est ciblée depuis le 7 octobre par des frappes aériennes israéliennes d'une intensité sans précédent. Plus de 5.000 Palestiniens ont été tués, et des quartiers entiers de Gaza ont été dévastés.

Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d'"éradiquer" le Hamas et qu'une offensive terrestre dans Gaza est considérée comme imminente, des familles exhortent le dirigeant à se focaliser seulement sur la libération des otages.

"Cela doit être la seule priorité, pas de détruire le Hamas, pas de contrôler Gaza, ou quoi que ce soit d'autre", a déclaré Noam Alon, le compagnon d'Inbar Hamain, artiste de 27 ans faisant partie des personnes enlevées par le Hamas lors d'un festival de musique en plein air.

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"LA VENGEANCE N'EST PAS UN PLAN"

Des groupes de soutien aux familles organisent des rassemblements quotidiens devant la résidence du Premier ministre, à Tel-Aviv, afin de continuer de placer sous les projecteurs le sort des otages.

Le président Isaac Herzog a rencontré dimanche dans sa résidence de Jérusalem de nombreuses familles tandis que, dehors, des centaines de manifestants étaient rassemblés pour demander qu'Israël fasse davantage pour les otages.

"La vengeance n'est pas un plan", était-il écrit sur une pancarte brandie par Carmel Gorni, activiste politique dont le cousin, Yiftah Gorni, a été tué lors de l'attaque du Hamas. "Nous devons parler au Hamas. Nous ne pouvons pas toujours recourir à la guerre. Nous avons tant de prisonniers palestiniens que nous pouvons échanger."

"Si nos soldats entrent (dans Gaza), de nombreuses personnes vont mourir, dont les otages", a ajouté Carmel Gorni.

Toutes les familles ne sont pas sur la même longueur d'onde.

Ilan et Sandy Feldman, parmi les personnes reçues dimanche par Isaac Herzog, ont évoqué avec le chef de l'Etat le sort d'Aviva et Keith Siegel, la soeur et le frère par alliance de Sandy, vus pour la dernière fois dans une vidéo datant du 7 octobre les montrant être conduits vers Gaza par des combattants palestiniens.

Ils ont exprimé des doutes sur le fait qu'Aviva et Keith Siegel puissent survivre à une captivité prolongée, jugeant qu'une invasion de Gaza était inévitable.

"COMBAT ENTRE LE BIEN ET LE MAL"

"Il y a le sentiment qu'ils n'en sortiront pas vivant. Mais c'est une cause plus importante que moi ou nous. C'est un combat entre le bien et le mal. C'est aussi simple que cela", a dit Ilan Siegel. "Il ne peut y avoir un endroit où le Hamas s'enracine."

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Jonathan Dekel-Chen, dont le fils Sagui, âgé de 35 ans, est porté disparu et considéré comme otage, a déclaré qu'il fallait s'occuper "maintenant" du sort du Hamas, tout en estimant que l'armée devait ériger en priorité la question des otages pour toute opération militaire.

"Il est possible de faire deux choses à la fois, même pour ce gouvernement israélien. De faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les vies et le bien-être de nos êtres chers, tout en faisant ce qu'il doit faire au Hamas", a-t-il dit.

Si l'Etat hébreu a une longue expérience dans la gestion de crises liées à des otages, il s'est traditionnellement gardé de tenter toute opération de sauvetage dans la bande de Gaza, zone majoritairement urbaine et densément peuplée.

En 2011, Benjamin Netanyahu a libéré plus d'un millier de prisonniers palestiniens pour récupérer le soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza pendant plus de cinq ans.

Parmi les prisonniers palestiniens libérés à l'époque, certains sont revenus dans les rangs du Hamas, dont son chef actuel, Yahya al Sinwar.

"Devons-nous à nouveau négocier avec eux ? Regardez le nombre de personnes que nous avons libérées pour Shalit et qui sont celles qui ont commis des assassinats. Est-ce que ça valait le coup ? Je ne sais pas", a dit Sandy Feldman.

"RÉPONSE INIMAGINABLE"

Le Hamas a libéré vendredi de manière unilatérale deux femmes ayant la double nationalité israélo-américaine, citant des "raisons humanitaires", dans le cadre d'un accord chapeauté par le Qatar, qui a des relations de longue date avec le groupe palestinien.

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Un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères a indiqué alors que les efforts de médiation de Doha se poursuivaient. Rien n'indique toutefois qu'Israël soit disposé à des échanges de prisonniers.

Général à la retraite choisi par Benjamin Netanyahu pour être le coordonnateur en charge de la crise des otages et des portés disparus, Gal Hirsch a effectué jusqu'à présent des commentaires publics sans compromis.

"Notre machine de guerre avance. Ne nous demandez pas d'arrêter", a-t-il dit la semaine dernière lors d'un discours enflammé devant des ambassadeurs européens, accusant les gouvernements occidentaux d'avoir retenu Israël lors de précédentes confrontations avec le Hamas.

"C'est un signal d'alarme pour nous", a-t-il ajouté à propos de la crise actuelle. "Il va y avoir une réponse inimaginable. Croyez-moi. La guerre ne fait que commencer."

Le Hamas a laissé entendre qu'il pourrait libérer les otages en échange de quelque 6.000 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, un scénario que des experts sécuritaires israéliens ont dit ne pas croire envisageable.

Giora Eiland, ancien chef du conseil de sécurité nationale, a déclaré à la radio 103FM que "le Hamas n'est pas stupide. Il ne va pas libérer tous les otages d'un coup. Il va faire durer cela sur cinq ans."

(Reportage Emily Rose et Crispian Balmer; version française Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)

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