ANKARA (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a transmis lundi au Parlement un projet de loi approuvant l'adhésion de la Suède à l'Otan, ont annoncé ses services, une démarche saluée par Stockholm pour qui il s'agit de l'un des ultimes obstacles à son entrée dans l'Alliance transatlantique, demandée en mai 2022.
Recep Tayyip Erdogan avait promis en juillet dernier lors d'un sommet de l'Otan de soumettre ce texte aux élus turcs le 1er octobre, à la reprise des travaux parlementaires, après s'y être opposé pendant des mois, reprochant à la Suède d'abriter des ressortissants kurdes considérés comme "terroristes".
Toutefois, depuis la réouverture du Parlement, des représentants turcs ont continué de répéter que Stockholm devait prendre davantage de mesures pour lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), déclaré illégal par Ankara, afin que l'adhésion de la Suède à l'Otan soit ratifiée.
Via le réseau social X (anciennement Twitter (NYSE:TWTR)), la présidence turque a indiqué lundi que le protocole sur l'adhésion de la Suède à l'Otan a été signé par Recep Tayyip Erdogan et soumis au Parlement. Elle n'a pas donné de détails.
Aucune date n'a cependant été fixée pour l'heure pour un vote du Parlement. Le texte doit dans un premier temps être ajouté au programme de la commission parlementaire des Affaires étrangères, laquelle doit donner un aval préalable à un vote en session plénière.
La Suède a demandé en même temps que la Finlande à rejoindre l'Otan à la suite de l'offensive de la Russie en Ukraine, lancée en février 2022, marquant un virage sécuritaire historique. La Finlande est devenue en avril dernier le 31e membre de l'Alliance, alors que la candidature de la Suède est restée bloquée par la Turquie ainsi que la Hongrie.
Par le passé, Recep Tayyip Erdogan a notamment lié la question de l'adhésion de la Suède à l'Otan à la livraison par les Etats-Unis d'avions de chasse F-16 et à la réouverture de discussions avec l'Union européenne sur une entrée de la Turquie dans le bloc.
(Reportage Tuvan Gumrukcu et Huseyin Hayatsever à Ankara, Simon Johnson à Stockholm; version française Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)