À l'approche de la dernière semaine de 2019, les vendeurs se font timides sur le marché. Le rallye boursier record de cette année a fait passer le S&P 500 au-dessus de 3 200 pour la toute première fois jeudi dernier, ce qui met l'indice sur la voie d’afficher son meilleur rendement annuel en 22 ans.
Le mérite de ce revirement remarquable, après une forte correction en octobre, revient aux États-Unis et à la Chine qui ont annoncé une entente commerciale de " phase 1 " qui, bien qu'elle ne soit pas encore finalisée, a renversé le sentiment négatif à l'égard de l'économie mondiale. Les marchés entrent maintenant dans la nouvelle année avec l'optimisme que l'économie mondiale se portera mieux et évitera une récession grâce à la solidité accrue des données économiques aux États-Unis et dans le monde.
Cependant, dans cette sélection hebdomadaire d'actions, nous nous intéresseront plutôt à des titres qui ont évolué à contre courant du marché la semaine dernière, et qui pourraient continuer à s'afficher dans le rouge cette semaine :
1. Nike (NYSE:NKE)
Nike devrait rester sous pression après que la société n'ait pas réussi à fournir une surprise positive suffisante dans son rapport sur les bénéfices du deuxième trimestre vendredi dernier.
Les actions, qui ont atteint un sommet de 101,4 $ plus tôt dans la semaine, ont chuté de 2,3 % après la publication des résultats et ont clôturé à 99,96 $ vendredi.
Le bénéfice du fabricant de chaussures et de vêtements de sport au deuxième trimestre de l'exercice a atteint 0,70 $ l'action, dépassant ainsi les attentes du consensus des analystes, qui étaient de 0,58 $. Les actions du géant des vêtements de sport ont grimpé de 33 % en 2019, malgré les inquiétudes persistantes au sujet du commerce mondial et du ralentissement économique. Cette performance suggère que l'entreprise fait beaucoup de choses bien.
" Notre marque est profondément liée aux consommateurs du monde entier ", a déclaré le chef de la direction Mark Parker, qui se retirera le mois prochain, lors d'une conférence téléphonique. " Notre innovation aide les athlètes à prouver qu'il n'y a pas de limites. Nous défions les conventions de la vente au détail à chaque trimestre."
Si le titre Nike (NYSE:NKE) s'affaiblit par rapport à ces niveaux, nous voyons une opportunité d'achat. L'entreprise a toujours affiché une performance supérieure aux attentes du marché. Nike prévoit que les revenus pour le troisième trimestre, qui se terminera en février, augmenteront d'un pourcentage élevé à un chiffre, et a réitéré la même attente pour l'année entière. La société prévoit que les marges brutes du troisième trimestre resteront stables par rapport à l'année précédente, à environ 45,1 %, ce qui a par contre déplu aux investisseurs et aux analystes.
2. Boeing
Le flux de nouvelles négatives pour le plus grand constructeur d'avions au monde, Boeing Co (NYSE:BA), s'est poursuivi la semaine dernière. Il est donc probable que ses actions subiront davantage de pression au cours de la dernière semaine de négociation de 2019.
Vendredi, des rapports ont fait surface selon lesquels Boeing a bâclé le premier vol de démonstration de sa capsule spatiale Starliner tant attendue. Ceci a suivi les rapports des médias plus tôt dans la semaine que la société aérospatiale basée à Chicago a déclaré qu'elle suspendrait l'approvisionnement des pièces majeures du 737 MAX auprès de son plus grand fournisseur.
L'échec très médiatisé du Starliner à atteindre l'orbite correcte par ses propres moyens - faisant échouer l'amarrage prévu de la capsule à la station spatiale internationale - a porté un nouveau coup à Boeing ainsi qu'aux efforts des États-Unis pour ramener les astronautes dans l'espace à l'aide d'un véhicule domestique, selon un rapport publié dans le Wall Street Journal. Ce fut également le dernier coup porté à la réputation de Boeing, après que la société n'ait pas réussi à obtenir l'approbation des organismes de réglementation pour remettre en service son avion de ligne MAX 737, très rentable, après deux accident mortels en 2018 et 2019.
3.United States Steel
Les actions de United States Steel Corporation (NYSE:X) ont plongé vendredi, chutant d'environ 11 %, après que la société ait averti qu'elle déclarerait une perte de 1,15 $ par action au quatrième trimestre de 2019, ce qui est bien inférieur aux attentes des analystes. La société, qui publiera un rapport le jeudi 30 janvier 2020, après la clôture, prévoit également de suspendre les rachats d'actions tout en réduisant son dividende de 80 %, de 0,05 $ à seulement 0,01 $ par action.
Le producteur d'acier de Pittsburgh fait face à un examen minutieux de la part des investisseurs après avoir publié cette semaine une série d'annonces négatives, notamment la mise en veilleuse de son usine géante située à l'extérieur de Detroit et son intention de mettre à pied jusqu'à 1 545 travailleurs au Michigan. L'avenir de U.S. Steel est incertain et l'entreprise s'inquiète de sa capacité à fournir de l'acier à ses principaux clients du secteur de l'automobile.
L'incapacité de l'entreprise à tirer parti de l'imposition par le président américain Donald Trump de droits de douane sur l'acier importé il y a deux ans incite également les investisseurs à se détourner du titre. L'action a clôturé à 11,92 $ vendredi.
Face à la forte chute actuelle, et compte tenu de la faible position de l'entreprise dans l'industrie, les investisseurs sont mieux servis en continuant d'éviter ce nom du secteur des matériaux de base.