Kathy Lien, directrice générale de la stratégie forex de BK Asset Management
Lundi a permi de démarrer calmement une semaine qui se révèlera chargée pour le marché des changes. Le marché obligataire américain était fermé pour le Veteran's Day, mais le marché boursier était ouvert, ce qui a permis aux actions d'atteindre des sommets records. Ceci arrive après les prises de bénéfices de vendredi dernier, l'humeur sur le commerce ayant pesé sur les échanges après que le président Trump ait dit qu'il n'a pas pris de décision sur les réductions de tarifs. Au cours du week-end, ses commentaires contradictoires se sont poursuivis alors que le président a déclaré que les pourparlers avançaient " très bien ", mais que les États-Unis ne concluraient un accord avec la Chine que si c'était le bon accord. Peter Navarro, conseiller commercial de Trump, a également déclaré que la phase I de l'accord commercial ne comporterait aucune réduction des tarifs. En résumé, les gros titres positifs de la semaine dernière ont créé un faux optimisme sur les marchés. A ce stade, peu d'investisseurs devraient être surpris par cette situation, car l'évolution des échanges commerciaux demeure l'un des plus grands risques pour les opérations de change cette semaine.
En dehors de la guerre commerciale, voici les 5 risques les plus importants pour les devises cette semaine :
- Témoignage semestriel du président de la Fed, Powell, devant le Congrès sur l'économie et la politique monétaire (mercredi)
- Le président des États-Unis, 'adresse au club économique de New York (mardi) et met l'accent sur le commerce.
- Décision de la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande sur le taux d'intérêt (mercredi)
- Rapport sur l'emploi en Australie (jeudi)
- Ventes au détail aux États-Unis (vendredi)
En plus de tout cela, le marché est en état d'alerte en attendant une décision sur les tarifs US sur les automobiles de l'UE. Les Européens ne s'attendent pas à ce qu'on les impose, mais quand il s'agit de Trump, on ne sait jamais.
Le témoignage semestriel du président de la Réserve fédérale, Powell, devant le Congrès est l'un des événements les plus importants de cette semaine. Ce n'est un secret pour personne qu'après trois cycles d'assouplissement cette année, la Réserve fédérale ne modifiera pas de nouveau sa politique en décembre. Nous entendrons également le gouverneur de la Bundesbank Weidmann, le gouverneur de la RBNZ Orr, le gouverneur de la BdC Poloz, le gouverneur adjoint de la RBA Bullock et la sous-gouverneure Debelle.
Les devises les plus performantes de lundi ont été la livre sterling et le dollar néo-zélandais. Malgré un PIB britannique plus faible que prévu, ainsi que des chiffres du commerce et de la production industrielle faibles, la livre sterling a fait un bond après que Nigel Farage eut déclaré que son parti ne contesterait pas les sièges remportés par les Conservateurs lors des élections. C'est une excellente nouvelle pour Boris Johnson qui a maintenant une bien meilleure chance de remporter les élections de décembre. Une victoire n'est pas garantie et il pourrait encore y avoir un parlement sans majorité, mais cette annonce pourrait éclipser complètement des données molles cette semaine. Cela dit, les derniers chiffres reflètent l'impact négatif de Brexit. La croissance du PIB a moins augmenté que prévu au troisième trimestre et a ralenti d'une année sur l'autre. La production industrielle a continué de baisser et le déficit commercial s'est creusé plus que prévu. Les chiffres du marché du travail britannique devraient être publiés demain et le risque est à la baisse après que les PMI ont annoncé une croissance plus faible de l'emploi dans l'industrie manufacturière et les services.
Les économistes s'attendent à ce que la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande baisse les taux d'intérêt mercredi, mais le marché n'anticipe une probabilité que de 60%. Quoi qu'il en soit, nous pensons que le dollar néo-zélandais devrait se négocier à la baisse avant l'annonce de la politique monétaire. Nous pensons que même si la RBNZ laisse les taux inchangés, l'incertitude actuelle dans la région devrait les inciter à maintenir un biais dovish et le risque pour NZD est à la baisse.