A court terme tout du moins, la performance décevante signée par AB InBev au troisième trimestre a mis au placard une hausse du dividende. Les obligataires devraient dès lors continuer de profiter des mesures de désendettement décidées par le premier brasseur mondial.
AB InBev, qui occupe une position de leader incontesté dans bon nombre de pays, a franchement déçu au troisième trimestre. Les analystes s’attendaient bien à une « timide » performance, mais pas de cette nature et encore moins, à une baisse des prévisions bénéficiaires pour le reste de l’année.
Sur la période, le concurrent d’Heineken a généré une croissance « solide » au Mexique, en Afrique du Sud et en Colombie, mais a reculé en Chine ainsi qu’aux Etats-Unis, son terrain de jeu favori où il commercialise la Budweiser pour ne citer qu'elle.
Cela s'est traduit par un volume d’hectolitres vendu à l’échelle mondiale en baisse de 0,50% sur un an à 143,5 millions. Stable, le bénéfice opérationnel (Ebitda) pointe lui à 5,3 milliards de dollars.
Pour ce qui est des prévisions, la direction s’attend à ce que des vents contraires perdurent en cette fin d’année, de quoi tempérer ses objectifs annuels et tabler sur une croissance bénéficiaire « modérée ».
Le désendettement en avance sur le calendrier initial
Du côté des bonnes nouvelles, on notera que le bénéfice par action ressort en ligne avec les attentes, tandis que le brasseur a bouclé l’intégration des activités de SAB Miller, le géant sud-africain pour lequel il avait déboursé plus de 100 milliards de dollars il y a trois ans.En outre, les mesures de désendettement portent leurs fruits. En atteste le ratio de dette nette sur Ebitda attendu à 4x en fin d’année, en avance d’un an sur le calendrier initial.Il y a douze mois, face aux inquiétudes des investisseurs quant au poids de sa dette, AB InBev a pour mémoire lancé toute une série de mesures qui l’ont conduit à vendre ses activités australiennes et à procéder à une introduction en bourse de sa filiale asiatique Budweiser APAC.Des opérations qui ont fait rentrer plus de 15 milliards de dollars dans ses caisses. Cette réduction de la dette, qui pointe désormais à 86,5 milliards de dollars, contre plus de 102 milliards, découle par ailleurs de la réduction de moitié du dividende.A la faveur des très bons résultats du premier semestre (hausse de 6% des revenus et de 9,4% de l’Ebitda), certains s’attendaient à ce que la direction se prononce quant à l’éventualité de remonter ce dernier.Des espérances balayées par la prestation du troisième trimestre. Carlos Brito, patron du brasseur, a souligné à ce titre qu’une hausse du dividende était certes attendue, mais qu’elle serait modérée à court terme compte tenu des engagements de désendettement.
2% de rendement à l’échéance par 2.000 dollars
Pour les obligataires, voir que la direction continue de privilégier la réduction de la dette au détriment de la rémunération des actionnaires, est assurément une bonne nouvelle.
Tandis qu’AB InBev subissait une forte correction boursière vendredi dernier (-11% ou 18 milliards de capitalisation envolés), la stabilité était d’ailleurs de mise sur le secondaire.
Pour ne citer qu’elle, l’obligation que le brasseur s’engage à rembourser dans deux ans et demie peut-être actuellement achetée à un cours de 101,42% du nominal, correspondant à un rendement proche de 2%.
Le titre est accessible au plus grand nombre puisque libellée par coupures de 2.000 dollars, avec un rating « A- » chez Standard & Poor’s.