L’OPEP annonce un accord surprise de réduction de sa production. Il serait question de -750 000 barils par jour mais en fait, personne n’en sait rien exactement.
Les négociateurs – et notamment le ministre saoudien – avaient bien caché leur jeu. L’effet de surprise a été très réussi : la remontée de +5% du pétrole a été saluée, comme il se doit, par Wall Street.
STOOOOOOOP !
Il ne s’agit pas d’une surprise, mais d’un traquenard pour les spécialistes du marché pétrolier. Les représentants iraniens et saoudiens nous ont menti, roulé dans la farine durant 48 heures, multipliant les communiqués indiquant qu’aucun accord ne serait trouvé à Alger dans la mesure où les positions des uns et des autres n’avaient pas changé et que les négociations en vue d’un éventuel compromis se poursuivraient ensuite jusqu’en novembre.
L’échec du sommet d’Alger semblait si inéluctable que les compagnies aériennes américaines avaient flambé mardi soir. Même la contraction des stocks de brut et de fioul (-1,9 Mns barils) américains avaient laissé le WTI de marbre hier entre 16h00 et 21h00.
Si les mensonges réitérés des principaux protagonistes – Arabie et Iran – n’avaient pas été aussi « convaincants », nombreux sont ceux qui auraient joué cette « chance infime » de parvenir à un accord in extremis, juste avant qu’on charge les valises dans les limousines, ne serais-ce que parce que le WTI testait un support vers 44 $.
Finalement, il semblerait que le membres de l’OPEP aient convenu de réduire la production de 33,25 millions barils jour (MBJ) vers 32,5/33 MBJ… tout en laissant l’Iran et le Nigeria ouvrir le robinet en grand.
De quoi est-il question en réalité ?
D’une baisse des quotas comprise entre -1,9 et -1%, ce qui est en pratique totalement invérifiable.
Ce qui serait en revanche « significatif », c’est l’arrêt des « ristournes » accordées par l’Arabie saoudite à ses clients pour maintenir sa part de marché, et là, ça se voit.
Mais nous ne le saurons qu’au cours des prochaines semaines si l’Arabie cesse en effet de vendre en-deçà du « prix marché »… Car au niveau de la production, elle ne peut rien faire d’autre que réduire puisqu’en matière d’extraction, elle est « au taquet » et qu’il fut bien, à un moment ou un autre, assurer la maintenance des installations.
Maintenant, -1 ou -1,5% de production quotidienne en moins, cela reste bien inférieur à l’accroissement des quantités extraites depuis le début de l’année et nous verrons bien si la Russie, le second producteur mondial avec 11Mns barils/jour et surtout les Etats-Unis qui revendiquent une capacité 15 Mns de BPJ referment à leur tour le robinet.
En conclusion : le rebond du pétrole tombe extrêmement bien pour les indices boursiers qui vont pouvoir finir le mois et le trimestre au plus haut, comme d’habitude depuis 6 mois, avec un CAC40 qui re-franchit les 4.500.