
- Un lundi noir sur les marchés financiers
- La guerre des prix fait rage
- La guerre des mots débute
- Point technique sur le pétrole WTI
Un lundi noir pour les marchés : Lundi 9 mars, le pétrole a chuté de près de 20%, soit la plus forte baisse jamais enregistrée depuis la guerre du Golfe en 1991. Ce repli des cours de l’or noir a impacté l’ensemble des marchés financiers et a entrainé un mouvement de panique.
Il s’en est suivi un lundi chaotique sur les marchés américains, entrainant des suspensions de cotations de 15 minutes suite à l’activation du disjoncteur du NYSE (circuit breaker), permettant de limiter le repli en évitant les ventes de panique.

Le « sell-off » de ce lundi a entrainé les marchés européens en « bear market » après avoir franchi la barre des 20% de repli depuis les précédents sommets.

La guerre des prix :
L’Arabie Saoudite a intensifié sa guerre des prix du pétrole avec la Russie ce mardi, suite à l’annonce de Saoudi Aramco qui compte fournir 12,3 millions de barils par jour à compter du 1er avril, soit un niveau record, supérieur de 300 000 barils par jour par rapport à la capacité maximale soutenue (MSC) de la société (12 millions bpj). Il semble donc clair que l’Arabie Saoudite puise dans ses stocks stratégiques afin d’inonder le marché d’or noir, et ce, en réponse au refus de la Russie d’adhérer à une réduction de production à hauteur de 1,5 millions bpj, comme préconisé par l’OPEP. Un refus qui a signé la fin de l’alliance diplomatique entre la Russie et le royaume, une alliance qui a permis de soutenir les cours du brut depuis 2016.
Ce rabais de la part de Saoudi Aramco a d'ores-et-déjà boosté la demande en pétrole saoudien et notamment dans le nord-est de l’Asie. Il semblerait qu’au moins deux raffineurs aient dors-et-déjà augmenté leur demande de 30% à 50% pour le mois d’avril.
La guerre des mots :
Moscou n’a pas tardé à prendre la parole par le biais de Novak, le ministre de l’énergie, qui déclare que la Russie a la capacité d’augmenter sa production de 500 000 barils par jour, ce qui porterait la production de pétrole russe à 11,8 millions de barils par jour. Ainsi, Rosneft devrait augmenter sa production à partir de 1er avril, à hauteur de 300 000 bpj. Le PDG de Rosneft, Igor Sechin, est également un proche du président russe, et également un fervent opposant à la coopération avec l’Arabie Saoudite et plus largement les pays membres de l’OPEP. L’action Rosneft a cédé 19,5% lundi 9 mars. De plus, le ministre russe des finances a déclaré dans le même temps, que la richesse pétrolière du pays serait suffisante pour couvrir les pertes pour six à dix ans avec un cours du pétrole entre 25$ et 30$^.
Cependant, Novak a également indiqué que la porte n’était pas fermée pour de prochaines discussions avec l’OPEP.
La guerre des prix a débuté, la guerre des mots pourrait calmer les tensions, ou les raviver …
Point Technique :
Pour l’heure, le WTI est aux alentours des 34$ après avoir marqué un point bas à 27,30$.
La prochaine résistance se situe à 37,25$, soit la ligne de force N issue de la vague baissière en « N » (vague bleue) qui a débuté le 20 février 2020.
Le support est à 31,75$, soit la ligne de force NT issue de la vague baissière en « N » (vague jaune) ayant débuté le 7 janvier 2020 (pic à 65$ suite à l’escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis). Toute cassure de ce support NT placerait le prochain objectif au récent plus bas à 24,30$, soit la ligne de N.

Toutes les lignes de forces sont issues des projections d’Hosoda