Cette semaine débute sous de mauvais auspices pour l’Euro avec la détérioration de la situation économique en Espagne. Malgré l’accord de l’Union européenne sur une aide allant jusqu’à €100 milliards visant à sortir le système bancaire espagnol de l’impasse, la possibilité que la région de Valence demande une aide au gouvernement central a précipité l’Espagne vers les portes du FMI, emboîtant le pas à l’Irlande, au Portugal et à la Grèce.
La semaine dernière a fortement été marquée par le discours du président de la Fed devant le Congrès, au cours duquel Ben Bernanke n’a donné aucune piste concernant une éventuelle extension du programme d’assouplissement monétaire (QE3). Malgré des chiffres économiques inquiétants, particulièrement ceux du taux de chômage qui est resté supérieur à 8%, Bernanke reste confiant dans la capacité de l’économie américaine à rebondir avant la fin de l’année. Les économistes pensent que la Fed tente de gagner du temps afin d’avoir plus d’indicateurs économiques, mais aussi pour pouvoir mesurer l’impact de la crise souveraine en Europe et les futures réformes fiscales aux États-Unis. Une décision monétaire ne devrait pas être prise avant la réunion de la Fed programmée le 24 septembre 2012. Cependant, Bernanke a continué à alimenter les rumeurs d’une éventuelle intervention de la Fed, en rappelant qu’elle se tenait prête à intervenir « en utilisant tous les moyens en sa possession » si la situation économique notamment le secteur de l’emploi ne montrait aucun signe de reprise significative. Par ailleurs, les chiffres mensuels du chômage aux US ont fait état d’une hausse des inscriptions à 386'000, pour un total de 3.314 millions demandeurs d’emploi.
Du côté des marchés financiers, le dollar et le yen ont attiré les investisseurs inquiets face à l’incertitude sur le sort de l’Europe. L’Euro/Dollar a atteint de nouveau un plus bas à 1.2082 soit les niveaux de 2010, alors que l’Euro/Yen est passé sous le seuil des 95.00 à 94.24, ramenant la paire aux niveaux de 2000.
Actuellement, toute l’attention se porte sur l’Espagne où la dette à 10 ans se négocie à plus de 7%, des niveaux insoutenables pour le pays. De même, les dernières mesures d’austérité qui visent à réduire le déficit mais qui vont également enfermer le pays dans un cercle vicieux font face à l’impopularité des espagnols. Avec un taux de chômage à 24.5%, le pays devrait également rester en récession en 2013. Afin de sortir de cette situation, l’Espagne ne cesse de demander à la BCE d’intervenir afin de stabiliser les marchés financiers.
La Grèce reviendra également sur le devant de la scène cette semaine, avec la troïka (BCE, FMI, UE) qui doit examiner les progrès des grecs quant à l’application des réformes budgétaires afin d’économiser €3 milliards sur le budget 2012, ayant pour objectif de contenir la dette à 5.4% du PIB. Cette rencontre est déterminante étant donné que la Grèce, qui doit rembourser €3.2 milliards d’ici au 20 août, doit percevoir les €31.5 milliards sur les 130 milliards accordés en février dernier.