Aversion au risque et retour de la volatilité : les marchés poursuivent

Sur le Vieux Continent, la semaine dernière s'était achevée sur une note positive, la publication des chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis permettant de rassurer les marchés. Concernant le début de semaine, en l’absence d’annonces économiques majeures, les indices européens ont eu du mal à clôturer dans le vert. En effet, les séances de mardi et mercredi ont été marquées par un fort repli de l’indice CAC 40 en raison non seulement des craintes qui pèsent toujours sur le maintien des politiques ultra accommodantes des banques centrales mais aussi de la lourde perte de l’indice japonais, qui lâchait plus de 6% en séance. L’indice CAC 40 tente de rebondir depuis hier mais échouait sur sa résistance à 3 830 points. Ainsi, sur la semaine, le CAC 40 a perdu 1,64% tandis que le DAX allemand et le Footsie britannique, ont chuté respectivement de 1,18% et 1,09%.

Outre Atlantique, les places boursières américaines sont toujours plombées par les craintes quant au maintien des politiques monétaires accomodantes et principalement sur la poursuite du QE3 de la part de la Fed. Néanmoins, la semaine a été marquée par de bons indicateurs. En effet, le taux de chômage reste stable et les nouvelles inscriptions au chômage ont affiché une baisse de 12 000 pour la semaine précédente. De plus, Standard & poor’s a annoncé le relèvement de la perspective attachée à la note AA+ des Etats-Unis passant de négative à stable. Concernant l’action de la Réserve fédérale américaine, la fin du QE reste peu probable à court terme. En revanche, la Fed pourrait réduire progressivement ses rachats d’actifs. Les investisseurs seront donc particulièrement attentifs au discous de Ben Bernanke la semaine prochaine. Sur le front des indices, le Dow Jones reste sous le seuil des 15 300 points et se repli de 0,47% sur la semaine. Quant aux autres indices, le S&P 500 et le Nasdaq, chutent respectivement de 0,43% et 0 ,69% sur la période.

Sur le continent asiatique, la Bourse de Tokyo est instable, tiraillée entre les annonces de la Banque du Japon et l’appréciation de la devise nippone. La décision de la Banque du japon n’affichant aucune modification majeure de sa politique monétaire a semé un doute sur les marchés. Jeudi l’indice Nikkei a affiché une perte de plus de 6% s’expliquant principalement par les incertitudes sur les prochaines actions de la banque centrale et par le renforcement de la devise nippone. Sur la semaine, l’indice Nikkei a marqué la tendance des autres places boursières internationales, reculant de 1,48% sur la période.

Sur le plan international, la révision en baisse des prévisions de la Banque mondiale concernant l’économie globale en 2013, devrait inciter les investisseurs et opérateurs de marché à rester prudents quant aux évolutions des places boursières. En effet, les opérateurs se focalisent actuellement plus sur le couple liquidité-flux, en analysant la liquidité sur le marché et les volumes échangés, que sur la valorisation à proprement dit des actifs. La valorisation actuelle de certains actifs ne repose pas sur des fondamentaux dans un environnement maussade, affichant une faible croissance. Nous resterons donc vigilants face aux décisions des politiques monétaires et de leur impact sur la liquidité de marché.

Forex :
La semaine aura été tendue sur le marché des devises notamment sur les paires en yen où la volatilité a été très forte.

Aujourd'hui, les investisseurs restent prudents avant certaines données macro-économiques aux Etats-Unis qui seront publiées cet après-midi. Ce matin les opérateurs sont orientés vendeurs euros du fait des statistiques encourageantes côté américain la veille. En effet, les demandes d’allocations-chômage sont meilleures que prévues cette semaine à 334 000 contre un consensus à 345 000 et un précédent à 346 000, et les ventes au détail sont supérieures au consensus à 0.6% contre 0.4% attendu et 0.1% précédemment, alimentant un regain d’optimisme sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale et renforcant les spéculations autour d'une possible inflexion de la politique monétaire de la Fed. Les investisseurs attendent cet après-midi l’indice de l’Université du Michigan prévu stable à 84.5 qui mesure le sentiment des consommateurs, ainsi que le chiffre de la production industrielle attendue à 0.2% contre -0.5% le mois dernier.

Sur ces cinq derniers jours de cotation, la parité EUR/USD gagne du terrain à hauteur de 0.80%, et clôture ses quatre dernières séances en hausse, atteignant un plus haut hier à 1.3390$ contre 1.3178$ au plus bas lundi, soit une variation de plus de 200 pips. Techniquement, la parité EUR/USD est venue casser à la hausse le retracement des 38.20% à 1.33091$ et pourrait franchir à la hausse le prochain retracement à 1.3462$ ; dans un scénario baissier, le cours de l’EUR/USD pourrait venir casser le retracement des 50% à 1.3185$.

Le yen maintient sa progression face billet vert, ainsi que face à la monnaie unique européenne depuis le début de la semaine. En effet, en l'absence de nouvelles mesures de la part de la BoJ mais également dans un contexte de retour de l'aversion au risque, la devise nipponne s'est bien reprise. La parité USD/JPY perd 2.53% sur ces cinq derniers jours de cotation et se négocie à présent aux alentours des 95.0850 yens atteignant un plus bas hier à 93.7850 yens. Par ailleurs, la devise nippone augmente également face l’euro, et la parité recule de -1.68% ces cinq derniers jours, se négociant à présent aux alentours des 126.6535 yens contre 124.610 yens au plus bas hier. Lors de la conférence de presse de la Banque centrale du Japon, les mesures d’assouplissement monétaire mises en place depuis Décembre 2012 n’ont été que confirmées et le principal taux directeur de la BOJ est resté inchangé à 0.10%. La politique monétaire du Japon semble porter ses fruits et ses effets sont perceptibles sur l’économie japonaise.

Après avoir gagné du terrain depuis le début de la semaine, la livre sterling chute aujourd’hui face au billet vert à 1.5630$, contre 1.5736$ au plus haut hier, le dollar étant soutenu par de bons chiffres macro-économiques qui viennent effacer les bons chiffres de l’emploi en Angleterre mercredi. L’USD/CAD se stabilise et cote cette semaine dans un range entre 1.02499 dollar canadien et 1.01454 dollar canadien. Par ailleurs, le cours de la parité EUR/CHF évolue juste au-dessus des 1.23 franc suisse à 1.2313 et repart en légère hausse par rapport au début de la semaine, moment où la parité a touché un plus bas à 1.2221. L’Aussie (AUD/USD) progresse, se négociant autour des 0.96079$ contre 0.93242 au plus bas mardi. Le Kiwi (NZD/USD) remonte cette semaine et cote aux encablures des 0.8064$ ce matin, repassant au-dessus des 0.80$.

Matières premières :
Au chapitre des matières premières, la semaine avait mal commencé pour l’or noir, notamment après la déclaration de l’American Petroleum Institute comme quoi l’approvisionnement en brut a augmenté de 8,97 millions de barils la semaine dernière, plus forte hausse depuis Janvier 2009. Ceci a également été confirmé par la publication hebdomadaire des stocks de brut par l’Agence internationale de l’énergie, en hausse de 2,5 millions de barils, signe que la demande globale de pétrole s’est fortement ralentie ces dernières semaines en raison de la conjoncture économique internationale.

Cela aurait pu être catastrophique pour l’or noir si le dollar US ne s’était pas fortement déprécié par rapport à la devise européenne ces derniers jours, ce qui a permis mathématiquement au pétrole, cotant en dollar, de reprendre quelques couleurs en cette fin de semaine. Ce retournement a été exacerbé par la publication hier d’indicateurs macro-économiques très encourageants aux Etats-Unis, à l’instar des ventes au détail, en hausse, et des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, en baisse, signes positifs quant à la reprise plus pérenne de la première économie mondiale.

Ainsi, sur l’ensemble de la semaine, le contrat Future échéance Juillet 2013 progresse pour le moment de 1,14% et se traite aux encablures des 97,18 dollars le baril.

De leur côté, les métaux précieux ne sont pas parvenus à trouver une tendance claire cette semaine bien qu’ils restent sous pression à la suite de la publication de bons chiffres en provenance des Etats-Unis, qui pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs jugés plus risqués.

Pour rappel, les inscriptions au chômage ont reculé aux Etats-Unis à 334 000 nouvelles demandes recensées la semaine dernière pour se rapprocher d’un plus bas de 5 ans alors que les analystes tablaient sur une baisse moins prononcée, proche des 345 000 inscriptions. Les ventes au détail en hausse sur le mois d’avril aux Etats-Unis ont également rassuré les investisseurs sur l’économie américaine avec une hausse de 0,6% enregistrée sur cette période.

Les marchés restent néanmoins prudents à la suite de ces publications qui pourraient influencer directement le programme d’assouplissement monétaire mené par la Réserve fédérale américaine alors que beaucoup attendent un ralentissement des rachats d’actifs de la Fed très prochainement. Dans ce contexte, les marchés attendent la réunion du comité de politique monétaire de l’institution qui se tiendra les mardi et mercredi prochains.

Dans ce contexte, l’once d’or s’échange en milieu de journée proche des 1 380,65 dollars alors que de son côté, l’once d’argent cote 21,73 dollars.