La baisse du prix de l’or suscite l’inquiétude auprès des investisseurs. Ils s’interrogent sur la capacité des sociétés productrices comme Barrick Gold (TO:ABX) à y faire face. La dette obligataire s’en ressent.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation à échéance 1er mai 2023 de l’entreprise canadienne est disponible actuellement à 96% du nominal. Son rendement atteint 4.68%, sur base d’un coupon de 4,1%. Lors de notre dernier point sur la valeur, l’obligation se négociait encore à 101%.
Face aux perspectives du marché de l’or, les créanciers obligataires ont révisé à la hausse leurs exigences en termes de prime de risque. Car le recul des prix du métal jaune se traduit par une baisse des revenus des sociétés aurifères, limitant les capacités des entreprises à réduire leur endettement ou à financer les investissements nécessaires au maintien de la rentabilité, relève un analyste.
Les agences de notation sont plus nuancées. Moody's a récemment confirmé le rating de la dette « senior non garantie » de Barrick Gold à « Baa2 ». Mais la perspective de la note est négative. Une dégradation n’est donc pas exclue.
Moody's part de l'hypothèse que « la société va continuer à prendre des mesures énergiques pour réduire le fardeau de sa dette et alléger la pression croissante créée par la baisse des cash-flows, dans un environnement marqué par la faiblesse des prix de l’or ».
L’entreprise canadienne devrait également être capable de gérer sur une longue période le scénario d'un prix du métal jaune au plus bas, grâce à la qualité de ses mines, l’importance de ses activités dans le cuivre et un « excellent niveau de liquidité ».
La perspective négative souligne les risques liés à la mise en œuvre du plan de désendettement et à une éventuelle dégradation des ratios financiers de Barrick Gold, si les prix devaient se maintenir durablement en dessous de 1.200 dollars l’once.