Mario Draghi vient de nous distiller une petite merveille de non réponse à une question très précise – et fermée – concernant le risque de voir les taux zéro ou négatifs engendrer des bulles d’actifs et une instabilité des marchés.
Le patron de la BCE a donc non-répondu d’une part « que les taux bas constituaient le reflet d’une conjoncture atone et d’une croissance encore trop lente ».
Il a non-répondu d’autre part que « la BCE a un mandat qui lui impose de maintenir la stabilité monétaire et l’inflation à proximité, mais en dessous de 2% » (un objectif que le BCE n’entend pas revoir, contrairement aux réflexions que mène la Bank of Japan).
En ce qui concerne le risque de formation de bulles… Mario Draghi – c’est fascinant – ne prononce même pas le mot « risque » et zappe totalement le sujet « bulle ».
Il aurait aussi bien pu évoquer la montée des eaux de la Seine à Paris : cela aurait eu un vague intérêt informatif et aurait meublé agréablement la minute qu’il a consacré à ne pas répondre à la question posée.
Peut-on inférer qu’il s’agisse d’un non-problème ou s’inquiéter de ce que le mot « bulle » fasse disjoncter le cerveau de Super Mario ?