Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Positionné à l’international sur des créneaux porteurs comme la transition écologique et l’écoresponsabilité, Bio-UV Group a tout pour plaire. Pourtant, le premier fabricant français d’appareils de traitement de l’eau par ultraviolets peine en Bourse. Avec son offre attractive, il ne serait pas surprenant qu’il fasse bientôt l’objet d’un rachat…
BIO-UV Group est une entreprise française spécialisée dans le domaine de la désinfection de l’eau par ultraviolets (UV). Fondée en 2000 et basée à Lunel dans le département de l’Hérault, la société commercialise des systèmes destinés à différentes applications telles que le traitement de l’eau potable ou des eaux usées, la pisciculture, ou encore l’aquaculture.
Malgré l’annonce de la poursuite de son partenariat stratégique et commercial avec Veolia (EPA:VIE) Water Technologies & Solutions jusqu’en 2025, et un accord de distribution conclu avec Astral Pool UK au Royaume-Uni et en Irlande, les investisseurs boudent la valeur, si bien qu’elle connaît une année boursière cauchemardesque.
En effet, le titre est en recul de 46 % depuis le début de l’année, et sa capitalisation est revenue sur les 25 M€.
Certes, le newsflow n’est pas exceptionnel, avec un recul de l’ordre de 13 % du chiffre d’affaires semestriel à 24,2 M€, ou encore une baisse de 36 % de son résultat d’exploitation à 2,2 M€…
Mais le marché de la piscine s’est effondré l’an dernier, ce qui explique ces résultats médiocres. Il faut savoir que la société est positionnée sur deux segments principaux, à savoir les eaux récréatives (de type municipales ou encore les piscines), et les eaux industrielles, cœur de métier du groupe (notamment les eaux de ballast depuis 2011).
Le carnet de commandes reste élevé, à hauteur de 17 M€, ce qui constitue une satisfaction pour la société. Oui mais voilà, l’endettement net atteint 23,5 M€…
C’est d’ailleurs l’un des principaux problèmes de ce dossier, car la société, avec un gearing (ratio d’endettement) de l’ordre de 50 %, paye de nombreux frais financiers, ce qui grève bien évidemment sa rentabilité nette.
Bio-UV : un rachat probable ?
Bio-UV est capable de proposer une gamme complète de produits éco-responsables sans chimie, grâce à sa technologie ultraviolet UV-C notamment, ce qui en fait un dossier de choix pour jouer le monde de la transition écologique.
2023 devrait être une année charnière, avec un chiffre d’affaires sous les 50 M€ et une marge d’exploitation sous les 4 %. Mais il y a des vecteurs d’amélioration évidents, comme l’acquisition de la société Corelec, fabricant de machines de traitement de surfaces et spécialiste de l’électrolyse au sel, qui donne au groupe une nouvelle dimension.
Le titre, suite à sa récente baisse, n’est pas cher du tout, avec notamment une VE/EBE (Valeur d’Entreprise/Excédent Brut d’Exploitation) de 8, ou encore un PER de 12 aux cours actuels.
Mais vous pouvez me rétorquer que c’est le cas de l’essentiel des small caps cotées sur la place parisienne. Il n’empêche… La société fait évidemment partie des valeurs opéables, si bien qu’avec un flottant supérieur à 95 %, elle peut intéresser un gros acteur du secteur, pourquoi pas Veolia Environnement…
Mais croyez-vous franchement que le leader mondial du traitement des eaux, fort d’une capitalisation boursière de plus de 20 Mds€, mégotera à l’heure de sortir son chéquier ?
Je n’y crois pas une seconde, et me dis qu’une telle opération se réalisera sans doute à un cours nettement supérieur aux cours actuels. Il est évident qu’un adossement se réalisera sans doute sur une valorisation au moins doublée par rapport à la valorisation actuelle.
En plus, l’action est très liquide, avec quasiment 30 000 titres par jour. Il n’est pas compliqué de se constituer une petite ligne sur ce dossier qui ne manque pas d’attraits, ne serait-ce que pour jouer le thème de l’eau qui plaît tant aux investisseurs. [NDLR: d’ailleurs, si le secteur vous intéresse, Etienne Henri a créé le portefeuille parfait pour miser sur ce type d’opportunités.]
Avantage non négligeable, la société peut également être intéressante pour jouer le thème du changement climatique.
Bref à un moment ou à un autre, une revalorisation s’imposera… Question de timing…