Un accord a été trouvé pour la recapitalisation de la banque Norddeutsche Landesbank. Le montant de l'ordre de € 3,7 milliards sera financé par le secteur des banques d'épargne publiques, le Land de Basse-Saxe et l'Etat allemand, toujours principal actionnaire de la banque.
Cette solution contrecarre une offre des sociétés de private equity Cerberus Capital Management et Centerbridges Partners, jugée déséquilibrée. Les banques d'épargne apporteront €1,2 milliard, le Land de Basse-Saxe, €1,5 milliard et l'état Allemand le solde, soit € 1 milliard. En pleine crise suite à des défauts de paiement sur des crédits au secteur maritime, la Norddeutsche Landesbank devait en effet être recapitalisée.
Un plan initialement plus ambitieux mais qui a échoué
Helmut Schleweis, Président de l'association des banques d'épargne avait, depuis des mois, proposé un plan de réorganisation du secteur. Ce plan passait par la fusion d'organismes financiers opérée en plusieurs étapes. La première étape évoquée était celle de la fusion entre la Hessische LandesBank, connue sous le nom de Helaba, de Frankfurt, et de la Norddeutsche Landesbank à Hanovre.
Ensuite, le plan prévoyait une fusion avec une troisième entié, la LBBW de Stuttgart. Ces fusions répétées auraient résulté en une entité au bilan total de 700 milliards d'euros et qui serait devenue de ce fait la deuxième institution financière d'Allemagne après la Deutsche Bank (DE:DBKGn).
Mais ce plan a été remis en question car les négociations entre Helaba et la NordLB ont échoué.
Les autorités de surveillance financière ont cependant mis la pression sur les négociateurs, exigeant une solution au plus tard en février. C'est donc chose faite.
Avec le sauvetage maintenant assuré de la Norddeutsche Landesbank, la réorganisation du secteur financier allemand passera peut-être au second plan. Elle reste cependant, selon les spécialistes, nécessaire. Car les banques d'épargne publiques ont des structures inefficaces et leurs résultats aux stress-tests mettent leur solidité financière en doute en cas de crise. Au-delà de la Norddeutsche Landesbank, c'est tout le secteur financier allemand qui est à la traîne, avec les deux grandes banques privées loin derrière leurs concurrents internationaux. Banques privées entre lesquelles il est aussi question de fusion.
Publiques ou privées, ces institutions sont en effet confrontées à l'augmentation des dépenses liées aux nouvelles réglementations et aux investissements informatiques. Sans compter la pression des taux d'intérêt bas et de la concurrence.
Soulagement pour les détenteurs des obligations subordonnées
Les obligations subordonnées 2023 et 2026 ont bien réagi à l'annonce du plan de sauvetage. Leurs cours respectifs s'établissant à environ 96% et à 88% pour un rendement avoisinant respectivement 5,6% et 5,7%. Un rendement qui traduit le haut niveau de risque de cet investissement.
La Norddeutsche Landesbank
La banque est une des plus grandes Landesbanken ou banques des Landër qui désservent 400 banques locales dénommées Sparkassen. Elle avait survécu seule à la crise financière mais sa situation s'est dégradée depuis le rachat de la Banque du Land de Brême en 2016. Sa situation s'est aussi dégragdée suite à des crédits au secteur maritime en défaut de remboursement ou qui sont devenus des créances douteuses. La banque va se concentrer sur le financement d'activités plutôt régionales mais annonce de probables suppressions d'emplois.
Cet accord de refinancement devra aussi être discuté avec les instances européennes en vue des respecter les réglementations qui interdisent des aides d'état. De futures restructurations ne sont pas exclure.