Le leader mondial des prestations d’évaluation de conformité et de certification ne cesse de décevoir les investisseurs. Pourtant, on aurait pu penser qu’inspecter, analyser, certifier des produits ou des actifs était une niche porteuse… Dans tous les domaines – de la santé à l’agroalimentaire en passant par l’industrie ou l’environnement – l’exigence de qualité des consommateurs et des clients ne cesse d’augmenter.
Pourtant Bureau Veritas (PA:BVI) a récemment dû réviser à la baisse ses objectifs annuels, avec un recul de son chiffre d’affaires avec une marge opérationnelle dans une fourchette attendue entre 16% et 16,5%.
Rien de catastrophique donc, sauf qu’en juillet dernier, le groupe tablait encore sur une fourchette de croissance entre 1% et 3% accompagnée d’une marge opérationnelle entre 16,5% et 17%.
La différence est minime ? Oui, mais pas pour les investisseurs qui sont obligés de changer leurs modèles de valorisation.
Le pétrole à l’origine du mal ?
Ce sont les activités pétrole et gaz, ainsi que marine et offshore qui sont à l’origine de cette déception. La hausse du pétrole des dernières semaines ne suffit pas à redonner le moral à toute la filière, qui préfère attendre une véritable stabilisation des cours du brut avant de reprendre les dépenses d’investissement. D’où une baisse notamment des inspections en service, l’une des spécificités du groupe.
Bureau Veritas est assez coutumier des fins d’année assez chaotiques. En 2015, en marge de la publication de son chiffre d’affaires pour le troisième trimestre, le groupe envisageait une baisse de sa croissance organique sur l’exercice 20115 alors qu’une hausse était envisagée dans les derniers communiqués.
Bureau Veritas a-t-il encore de l’avenir ?
La société a encore quelques adeptes, dont les investisseurs sur le marché obligataire. Ils ont souscrit, début septembre, à une émission de 700 millions d’euros avec 500 millions d’euros à 7 ans avec un taux de 1,25% et 200 millions d’euros à 10 ans avec un taux de 2%.
Mais c’est loin d’être l’euphorie sur les marchés actions malgré le développement du groupe en Chine. En mai dernier, Bureau Veritas est monté au capital d’un spécialiste local du marché de l’homologation automobile sans que l’ouverture vers ce nouveau et prometteur marché ne suscite le moindre intérêt.
L’action ne s’effondre pas, mais elle est délaissée. Elle perd près de 10% en un an et 18% en trois ans. De quoi espérer un rebond ? C’est loin d’être sûr car Bureau Veritas n’est pas encore donné ! Voyez plutôt : un PER de 9 et une VE/ROC de 13. Un rebond est, certes, toujours possible, mais il ne devrait pas aller très loin.